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Jurassic-Park.fr | Le Forum

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#101 12-03-2018 23:05:30

The Geeky Zoologist
"La Grande"
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Bonsoir chers lecteurs,

Alors oui, j'avoue que ça fait quelque temps que je n'ai pas donné de nouvelles de ma fic et je m'en excuse.

Cependant, je vous informe que depuis la publication du dernier chapitre, j'ai travaillé sur la réécriture des premiers chapitres (jusqu'à Un Réveil de Dragon inclus) et que j'ai ainsi bientôt terminé ce que j'appelle la version 1.0 de l'Acte I du récit (la version que vous avez lue sur ce topic ou sur fanfiction.net étant la 0.5).

Vous vous demandez c'est quoi cette histoire d'Acte I ? C'est très simple, j'ai abandonné entre temps cette histoire de Livre I et Livre II (je sais, je suis un esprit volatile un peu casse-couilles sur les bords...) et préféré divisé le récit en trois actes. Ainsi, on a désormais la structure suivante.

Parchemin d'ouverture
Prologue : La Fin d'un Règne

Acte I : L'Héritage d'Hammond (s'arrête à Un Réveil de Dragon)
Acte II : L'Ombre de Nublar (commence à Le Calme avant la Tempête et se termine à La Chevauchée du Pégase, le prochain chapitre qui sera publié)
Acte III : Le Royaume Déchu
Epilogue

D'ici la semaine prochaine je pense si tout se passe bien (car en ce moment c'est chaud lapin niveau devoirs et cie), j' uploaderais donc l'Acte I (ainsi que le Parchemin d'Ouverture et le Prologue) en PDF sur dropbox ou une plateforme similaire afin que vous puissiez la lire avec une mise en page plus agréable et non en gros pavés comme ici ou sur fanfiction.net.
Le lien pour ce PDF sera bien entendu publié ici et un Journal des Changements récapitulant tous les changements, remaniements et ajouts notables sera inclus dans le même message.
Normalement, tout ce qui sera inclus dans ce document ne devrait pas connaître de changements d'ici la fin de la rédaction du récit.

Quant au chapitre à venir, La Chevauchée du Pégase, je me réattelerais à son écriture d'ici la fin de la semaine prochaine ou le début de la semaine suivante. Je l'avais commencé plus tôt mais il n'est terminé qu'à environ 30%.

Voilà, ce sera tout pour ce soir et d'ici là, je vous souhaite une bonne fin de soirée.
Et encore merci pour vos commentaires positifs, ça fait plaisir  smile .

Dernière modification par The Geeky Zoologist (12-03-2018 23:06:11)


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#102 12-03-2018 23:27:42

Ulfric Sombrage
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Je pense que je me mettrais à tout lire quand tu aura tout fini, mais l'envie est grande, vu les bonnes critiques que tu reçois smile !


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#103 16-03-2018 16:09:00

The Geeky Zoologist
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Bonjour à tous,

J'ai le plaisir de vous annoncer que la version 1.0 de l'Acte I est enfin prête et sans plus attendre, vous pouvez la télécharger en suivant le lien suivant :
https://www.fichier-pdf.fr/2018/03/16/j … ne-acte-i/
Lien court : https://pdf.lu/7nVK/

Et comme annoncé dans mon dernier post, ce topic comporte également le Journal des Changements des chapitres retravaillés que voici :

Journal des Changements

Prologue

Spoiler: Cliquer pour lire

- Dans le background d’Hoskins, il est dorénavant mentionné que l’incident avec les ptéranodons n’a pas eu lieu à Vancouver mais à Horseshoe Bay, une localité dans la même région mais plus petite.
- La scène avec la vétérinaire aux soins de Roberta se déroule sur le lieu de capture. Ainsi, la narration abandonne le camion la transportant plus tard lors de l’entrée dans le camp pour se focaliser plutôt sur Hoskins contemplant le chantier alors qu’il est au téléphone avec Masrani.
- Remaniement du décor autour du pont (celui-ci enjambe maintenant une gorge).
- Mention du statut des différentes espèces de l’ancien parc hors dialogue.
- Nous arrivons enfin à une scène constituant le plus gros ajout de ce prologue où cette fois-ci le point de vue des dinosaures est adopté par l’intermédiaire d’une procératosaure femelle observant le chantier au loin une fois la nuit tombée et qui traverse l’île pour rejoindre l’antre de son clan situé dans l’ancien Centre des Visiteurs où sa couvée l’attend.

Chapitre I : Un Voyage Très Attendu

Spoiler: Cliquer pour lire

- L’ancien Chapitre Bienvenue à Jurassic World a été fusionné à celui-ci.
- Le débarcadère du ferry ne se situe non plus aux docks de l’Est mais plus au sud, plus près du resort duquel il est séparé par une chaîne de collines. Le trajet en métro est donc plus court.
- Le chemin entre la station de métro et la Porte est moins surchargé en éléments et se contente de circuler dans le fond d’un défilé.
- Burroughs n’est plus le nom du village des employés mais celui du resort, aussi appelé parfois plus sobrement « La Cité ».
- La scène où Gray découvre le parc n’a plus lieu dans le jardin de la maison de Claire mais au niveau d’un belvédère situé juste derrière la Place Hammond.
- Le Grand Nublarian n’est plus sur la rive sud du lagon mais au nord-est de celui-ci, au sommet d’une colline.

Chapitre II : La Huitième Merveille du Monde

Spoiler: Cliquer pour lire

- Davantage de descriptions de l’architecture et de l’organisation des lieux que dans la version 0.5
- Main Street a été rebaptisée l’Avenue Richard Owen.
- Introduction d’une nouvelle « attraction » consistant en des espèces de vieux tramways tirés non pas par des chevaux comme à Disneyland mais par des Mantellisaurus, circulant au milieu de l’Avenue ainsi que sur les autres axes principaux de Burroughs.
- Description de l’intérieur du Centre de la Découverte changée, plus détaillée et précise.
- La conférence a lieu un peu plus tard chronologiquement que dans la version 0.5 et ainsi Claire n’est non plus introduite quelques minutes avant le commencement de cette dernière mais juste avant qu’elle ne retrouve ses neveux dans la Rotonde (Gray la voit arriver de loin et entend la conversation que sa tante a avec la directrice des relations publiques et l’attachée presse du parc au sujet de la conférence). Mention que Claire a les yeux verts. Changement de design pour son anneau.
- Après les retrouvailles de Claire avec ses neveux, on passe directement à la visite du Zoo avec la mini-ferme (ajouts de quelques espèces et remplacement des Zalmoxes par de jeunes cératopsiens), l’animation sur le Dimorphodon, l’enclos des pachyrhinosaures… Les descriptions sont là encore plus détaillées. Changement de coloris pour les apatosaures.
- La dernière scène du chapitre a lieu au T.rex Kingdom. Karen n’appelle pas ses fils là mais plus tard (voir chapitre Sunset O’er Jurassic World). Ce qui permet d’enchaîner avec la conférence est une courte scène où Gray remarque des gens rivés sur leurs téléphones ou se contentant de prendre un selfie devant le T.rex avant de repartir, appuyant l’idée de la banalisation des dinosaures mentionnée par Claire au début du chapitre suivant.

Chapitre III : Du Pain et des Jeux

Spoiler: Cliquer pour lire

- Le début du chapitre consiste en la conférence de presse, ayant lieu dans une salle située dorénavant au Centre de la Découverte et plus à l’Administration. La conférence est plus longue puisque lors de son intervention, Wu présente une petite vidéo explicative à la C’est pas Sorcier sur l’I.rex en compagnie d’un certain personnage du premier film (vous avez surement déjà devinés de qui il s’agit…). En « off », le lecteur a également droit à une explication sur la nature réelle des raptors de la trilogie originale.
- Claire et la délégation débutent leur tour en hélicoptère au pied de la cascade vue dans le premier film dont l’héliport a été restauré. L’appareil dans lequel ils montent n’est plus l’hélicoptère personnel de Masrani mais l’un des hélicos de tourisme chargés de faire un tour aérien de l’île aux visiteurs.
- Changement de coloris pour les Baryonyx et le Tupandactylus. Les premiers ont également de rajoutés à leur design, une particularité anatomique particulière que je vous laisse découvrir.
- Description plus détaillée du Pteratops Lodge et du paysage au pied des Monts Brumeux.
- Lors de la traversée de l’Etreinte (la grande vallée vue dans le premier film où a lieu la scène des Gallimimus), les gardes montés sont aperçus pour la première fois.
- Mention d’un Comité de Confinement et de Contrôle des Formes de Vie Dé-éteintes dans l’échange entre Claire et Masrani à propos du retard des travaux. Voir Annexe sur le background remanié de la Garde Grise pour en savoir plus.
- Contrairement à dans la version 0.5, ce n’est plus Hamada qui fait un petit exposé au groupe visitant le Colisée mais un nouveau personnage secondaire (voir tertiaire), Jonas, le soigneur s’occupant de l’Indominus. Hamada est toujours présent mais il est plus en retrait.
- Changement de nom et d’apparence physique pour la journaliste qui essaie de prendre une photo de l'I.rex.
- Ajout d’une loge VIP dans l’arène, similaire dans sa conception à celle des arènes romaines où les sénateurs et autres invités de prestige s’asseyaient.
- La partie à l’enclos des achillobators constitue la fin de ce chapitre. Le background d’Owen, jadis présent dans le chapitre Sunset O’er Isla Nublar, est décalé ici et quelques indices supplémentaires sur le début du programme I.B.R.I.S est donné au moyen de marques qu’à Owen sur son corps. Je n’en dis pas plus.
- Owen reçoit le sms de Claire alors qu’il est plein débat avec Hoskins.
- Contrairement à dans la version 0.5, Grady émet des doutes quant à la sincérité du message que Masrani essaie de faire passer à travers Jurassic World.
- Léon, le stagiaire, tombe de la passerelle d’une manière un peu différente désormais.

Chapitre IV : Sunset O'er Isla Nublar

Spoiler: Cliquer pour lire

- Résumé plus détaillé de ce qui s’est déroulé du côté de Claire et de la délégation après la visite du Colisée. Mention et description du restaurant panoramique et du nouveau Grand Nublarian (où le salon aperçu dans la version 0.5 a été déplacé).
- Après ce dernier, 1ère scène à la salle de contrôle. Pas de gros changements hormis les orodromeus remplacés par Cruthers qui deviennent des dryosaures.
- Après la scène du mosasaure, on suit les deux frères à travers l’Oceanarium, la zone dédiée aux animarins marins, qui est alors décrite. Mention également des Profondeurs, les niveaux souterrains de Jurassic World dont la majeure partie est constituée d’installations techniques. A la fin de cette partie chez les animaux marins, la conversation téléphonique entre Zach et sa mère a lieu alors qu’ils sont devant le bassin de nothosaures, espèce introduite dans cette version 1.0.
- Le bureau de Claire comporte la plupart des mêmes éléments notables que dans la version 0.5 mais l’agencement de la pièce est différent. Après l’appel de sa sœur, Claire sort sur un balcon attenant pour y siroter son verre tout en contemplant le parc. Elle reçoit également la réponse d’Owen lors de cette scène.
- Nouvelle localisation et apparence pour la résidence de Masrani. Elle est maintenant proche du village des employés près du lac et fait face au Mont Sibo.
- Ajouts de quelques répliques dans la conversation entre Wu et Masrani, dont une concernant la position du gouvernement costaricain vis-à-vis de JW. Quelques détails quant à leur rencontre sont donnés.

Chapitre V : L'Iguanodon Emeché

Spoiler: Cliquer pour lire

- Descriptions supplémentaires lors de la promenade de Zach, concernant principalement le Grand Nublarian ainsi que le multiplexe cinématographique, maintenant situé sous l’hôtel.
- Nouvelles répliques incorporées et d’autres remaniées dans les dialogues entre Owen et Barry, Zara et les techniciens, Owen et Claire. Owen mentionne qu’il a entrevu l’I.rex lorsqu’elle était petite aux enclos de quarantaine.
- Dans la partie avec les gardes, ajouts de plusieurs répliques.
- Présentation des recrues plus détaillée
- Remaniement partiel du background de Brunet. Avant de rejoindre la Garde, il n'était pas casque bleu mais mercenaire.  Son côté peau de vache avec les recrues et sa position de formateur ont été transférés à Bellamy.
- Côté nympho de Darbinian abandonné, ou du moins, moins prononcé.
- Changement de nationalité pour Baker. Il est Jamaïcain maintenant.
- L’invitation pour le plan à trois virée.
- Ajouts de répliques ça et là.
- J’ai été contraint à mon regret de supprimer la scène avec l’épée, cette dernière ayant du avoir un rôle par la suite mais étant donné le fait que les épées de collection ne sont pas faites pour couper, la scène prévue sonnait faux.
- Les gardes discutent davantage des signes prévenants une éruption prochaine du Sibo. La petite Gorgoroth mentionnée dans ce passage est le nouveau nom du petit Mordor mentionné dans la version 0.5 du Calme avant la Tempête.
- Velasquez mentionne qu’il a un cousin au deuxième degré travaillant pour la division sécurité d’InGen, ce qui fait réagir ses collègues.
- Légers remaniements dans le passage où Lambert le tavernier raconte son passé.

Chapitre VI : Un Réveil de Dragon

Spoiler: Cliquer pour lire

- Description plus précise de l’intérieur du bâtiment administratif lorsque Lowery est sur le chemin du boulot.
- Le personnage de Bradford a été renommé Harriman, question de rendre le clin d’œil à Xcom moins appuyé.
- Mention du background de Lowery et Vivian
- La liste des espèces préhistoriques dont des morceaux d’ADN ont été incorporés dans le génome de l’I.rex est maintenant la même qu’une partie de celle donnée par Wu dans Un Festin pour les Urubus.
- Quelques petits remaniements dans l’échange entre Claire et Owen.
- Le poids de l’I.rex est abaissé à dix tonnes et sa longueur à seize mètres cinquante.
- Jonas est présent au début de la scène de l’inspection avant de partir pour la loge. Il fait partie de ceux blessés lors de l’évasion.
- La scénette où Brunet réprimande Velasquez pour avoir pouffé de rire a été supprimée.
- La fin de la tirade dans laquelle Owen donne son avis sur l’I.rex est modifiée.
- Contrairement à dans la version 0.5 et le film, l’I.rex ne vient pas renifler vers Owen sous le camion et part directement après avoir tué le vétérinaire, des coups de feu l’effrayant.

ANNEXE : Background remanié de la Garde Grise (extrait du chapitre V)

Spoiler: Cliquer pour lire

Après l’incident de San Diego, le Comité de Confinement et de Contrôle des Formes de Vie Dé-éteintes, ou CCCFVD, a été mis en place par les Nations Unies afin d’interdire l’accès à et surveiller Isla Sorna et sa faune mésozoïque. Mais les moyens mis en place pour dissuader toute intrusion, un avion espion ainsi qu’un message radio préenregistré, étaient dérisoires  et les tours-opérateurs clandestins furent rapidement suivis par des braconniers.
Ce phénomène de braconnage combiné aux retombées politiques et médiatiques de l’incident d’Horseshoe Bay, poussa le Conseil de Sécurité a adopté à l’unanimité fin décembre 2001 une résolution visant à créer la Mission des Nations Unies dans l’Archipel des Cinq Morts (MNUACM). Par le biais de cette résolution, le Conseil de Sécurité fonda une force militaire internationale dont le rôle allait être de soumettre l’île à une mise en quarantaine plus efficace, la future Garde Grise.
De son côté Simon Masrani avait plaidé auprès de l’ONU pendant près de trois ans pour la construction d’un nouveau parc à dinosaures sur Isla Nublar car selon lui, c’était la meilleure solution pour détourner l’attention du monde d’Isla Sorna et d’ainsi, mettre fin au tourisme illégal et au braconnage.
Persuadés, le Conseil de Sécurité l’invita pour signer un traité à San José en avril 2002. Dans celui-ci était stipulé que l’ONU, par l’intermédiaire du gouvernement costaricain, autorisait Simon Masrani à bâtir Jurassic World en échange de l’autorisation de la mise en place d’une garnison de la Garde Grise sur Nublar une fois le parc achevé afin de veiller au maintien d’un niveau élevé de sécurité, d’un soutien matériel et financier à la Garde et surtout, du retour définitif des Cinq Morts sous juridiction costaricaine et onusienne avec toutes les créatures qu’elles abritaient. Malgré ce lourd tribut à payer, Masrani signa le traité, ce qui dans les coulisses d’InGen, déclencha la colère des membres du Conseil d’Administration et un profond ressentiment de ceux-ci à l’égard du magnat indien.
    Le premier peloton de gardes, dont Katashi Hamada en faisait partie, débarqua sur Sorna au début de l’été 2002 alors qu’on leur construisait une base sur la côte nord de l’île, Caer Draig ou château-dragon en gallois, baptisée ainsi par le commandant d’origine galloise qui était à la tête de la Garde.

Afin de prévenir des incidents impliquant des animaux préhistoriques détenus illégalement en captivité, on attribua comme nouvelle mission au CCCFVD de conseiller les états membres dans la mise en place et l’application d’une réglementation du commerce international des espèces dé-éteintes.   

Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture.


PS : Si jamais le téléchargement ne fonctionne pas, n'hésitez pas à m'en informer pour que je réfléchisse à une solution alternative.


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#104 16-03-2018 17:12:44

JurassicOne
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Woah ! Que de changements ! C'est impressionnant ! yikes
J'ai jeté un coup d’œil à cette nouvelle version et je me suis dit que, si tu peux et surtout si tu veux wink , ça serait pas mal d'intégrer quelques petites images pour aérer un peu tout ça (comme dans la fic de Monsieur ADN), parce que là ça consiste seulement en d'énormes pavés de textes... hmm

Une question : j'aimerais la télécharger mais comment faire ? Je clique sur "Télécharger" mais ça marche pas, ça me renvoie à l’aperçu du fichier...

Dernière modification par JurassicOne (16-03-2018 17:37:35)


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#105 16-03-2018 18:33:34

The Geeky Zoologist
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

JurassicOne a écrit :

J'ai jeté un coup d’œil à cette nouvelle version et je me suis dit que, si tu peux et surtout si tu veux wink , ça serait pas mal d'intégrer quelques petites images pour aérer un peu tout ça (comme dans la fic de Monsieur ADN), parce que là ça consiste seulement en d'énormes pavés de textes... hmm

Ah crois-moi, j'aimerais avoir le talent suffisant pour illustrer ma propre fic mais malheureusement je suis une queue en dessin (le meilleur que j'ai fait de mon point de vue étant le concept-art représentant ma version de l'I.rex qui sera mis sur ce topic lorsque je mettrais en ligne les parties du dernier chapitre de l'Acte II).
Et quant à faire comme Monsieur ADN en incluant des images du film ou autres, le problème c'est qu'elles seraient incohérentes avec ce qui est dit dans le texte tellement d'éléments diffèrent entre ce qui est écrit et ce qui serait affiché.

JurassicOne a écrit :

Une question : j'aimerais la télécharger mais comment faire ? Je clique sur "Télécharger" mais ça marche pas, ça me renvoie à l’aperçu du fichier...

Une fois que tu est sur la page donnée par le lien, descends jusqu'au logo PDF (sous la section Aperçu du document) et sous Télécharger le fichier, clique sur le PDF en rouge et ça devrait t'afficher le document sous format PDF dans un lecteur d'où tu peux le télécharger en cliquant sur le logo représentant une barre surmontée d'une flèche descendante dans la barre noire en haut de l'écran.
En espérant t'avoir aidé.


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#106 16-03-2018 18:40:13

JurassicOne
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

The Geeky Zoologist a écrit :
JurassicOne a écrit :

Une question : j'aimerais la télécharger mais comment faire ? Je clique sur "Télécharger" mais ça marche pas, ça me renvoie à l’aperçu du fichier...

Une fois que tu est sur la page donnée par le lien, descends jusqu'au logo PDF (sous la section Aperçu du document) et sous Télécharger le fichier, clique sur le PDF en rouge et ça devrait t'afficher le document sous format PDF dans un lecteur d'où tu peux le télécharger en cliquant sur le logo représentant une barre surmontée d'une flèche descendante dans la barre noire en haut de l'écran.
En espérant t'avoir aidé.

Cool ! Merci pour t'on aide ! Ça a marché. Maintenant place à la lecture de cette nouvelle version ! wink

PS: C'est normal que les lignes de dialogues sont décalées par rapport au reste ?

Dernière modification par JurassicOne (16-03-2018 18:44:47)


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#107 16-03-2018 21:55:10

The Geeky Zoologist
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Concernant les lignes de dialogue, oui c'est normal. Ayant vu que c'était comme ça dans plusieurs des romans que je possède, j'ai fais pareil.


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#108 16-03-2018 23:28:33

JurassicOne
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Ah...ok. Je ne connaissais pas cette manière d'écrire.


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#109 16-03-2018 23:37:56

tyeo30
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Il faut lire tongue

(boutade)


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#110 16-03-2018 23:41:03

JurassicOne
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

tyeo30 a écrit :

Il faut lire tongue

(boutade)

Et tu oses dire ça à un étudiant en Littéraire ?! tongue


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#111 16-03-2018 23:45:04

tyeo30
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Oui j'ose car je l'ai été aussi ^^


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#112 03-04-2018 18:15:11

Monsieur ADN
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Bien je lis le dernier chapitre que tu as écrit.

Waw bah dit donc t'as pas peur de nous horrifier à travers un gosse... yikes

Perso j'oserai pas aller jusque là, même un gosse tué dans un futur film j'aurai bien du mal à faire avec...
Mais ce n'est que mon ressenti.

Bien trouvée l'idée du lac formé par activité volcanique assez profond pour que l'I.rex s'y cache.
Et du coup bien trouvé les capacités héritées du croco qui lui permettent des'immerger pour tendre un piège.

Le fait que plusieurs passages s'attardent sur les rangers du parc et leur personnalité font qu'on est plus attachés à eux.
Du coup quand ils passent à la trappe, ça marque bien plus.

Brunet a écrit :

Ce maudit généticien aux faux airs de Dr No

lol  lol  lol
Doc Moreau serait plus approprié mais bon laisse comme ça c'est bien.  wink


"Dans d'autres siècles, les êtres humains voulaient êtres sauvés, ou améliorés, ou libérés, ou éduqués. Mais dans le nôtre, ils veulent êtres divertis. La grande peur de notre siècle n'est pas la maladie ou la mort, mais l'ennui. Un sentiment de temps libre entre nos mains. Un sentiment de ne rien faire. Le sentiment de ne pas être divertis."
Michael Crichton

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#113 03-04-2018 18:41:22

tyeo30
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

J'ai bien un personnage qui va tuer une petite fille moi, mais bon je ne fais pas dans le Jurassic Park ^^


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#114 03-04-2018 21:51:57

The Geeky Zoologist
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Monsieur ADN a écrit :

Bien je lis le dernier chapitre que tu as écrit.

Waw bah dit donc t'as pas peur de nous horrifier à travers un gosse... yikes

Perso j'oserai pas aller jusque là, même un gosse tué dans un futur film j'aurai bien du mal à faire avec...
Mais ce n'est que mon ressenti.

Ne t'en fais, je comprends tout à fait que ça puisse choquer et avec ma fic, mon but n'est pas non plus de faire l'unanimité, ce serait bien ennuyeux sinon. xD

Monsieur ADN a écrit :

Bien trouvée l'idée du lac formé par activité volcanique assez profond pour que l'I.rex s'y cache.
Et du coup bien trouvé les capacités héritées du croco qui lui permettent des'immerger pour tendre un piège.

L'idée du lac m'est venue lors du stage d’immersion que j'ai effectué en Auvergne dans le cadre de mon BTS où on a randonner aux alentours du Lac Pavin dont le Lac Épouvantable d'Isla Nublar est très inspiré, aussi bien de par son origine géologique que par les légendes qui l'entourent.
Donc si il y a des auvergnats sur le forum, sachez que ma version d'Isla Nublar comporte un petit morceau de votre si belle région.

A propos de l'I.rex, j'espère t'avoir fournit ton content d'horreur avec elle...

Monsieur ADN a écrit :
Brunet a écrit :

Ce maudit généticien aux faux airs de Dr No

lol  lol  lol
Doc Moreau serait plus approprié mais bon laisse comme ça c'est bien.  wink

Ton commentaire me fait penser qu'il faudrait que je mate un de ces jours L'île du Docteur Moreau.
J'ai fait référence au Dr No tout simplement car je connais mieux ce personnage que le Dr Moreau et qui je pense, ressemble physiquement et vestimentairement parlant plus à Wu que le second.


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#115 05-04-2018 11:15:45

JurassicOne
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Hey ! Je suis en train de lire l'Acte I de ta fic et j'ai une question : serait-il possible d'avoir, comme tu l'avais fait avec une carte de l'île avec les principaux lieux de ta fic, une représentation de la "Cité" avec les bâtiments, restos, bars, hôtels, etc ? Parce que là, la description est tellement poussée, il y a tellement de détails...J'ai vraiment du mal à me représenter mentalement les lieux. hmm
Et je trouve que ça nuit à la lecture, je prends moins de plaisir à lire les parties où les persos sont dans la "Cité" car mon esprit s'embrouille quand je vois la tonne de détails que tu as rajouté (ce n'est pas un reproche, je dis juste qu'il y en a beaucoup  wink).


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#116 06-04-2018 20:45:46

The Geeky Zoologist
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

J'essayerais de faire alors une croquis de la Cité pendant les vacances.

Sinon, pour donner des nouvelles de l'avancement de la fic, je vous informe qu'il ne me reste plus que Un Festin pour les Urubus à reviser avant de l'inclure dans le futur PDF comprenant les deux premiers actes.
L'édition et la révision des chapitres de l'Acte II m'ayant pris beaucoup, beaucoup moins de temps que celles de l'Acte I, ça ne devrait pas être long et je serais alors pleinement en mesure de me consacrer à l'écriture du dernier chapitre de l'Acte II avant de laisser ici le PDF mentionné plus haut. Comme pour le précédent, le post comportera un journal des changements, moins long cependant.


"I'm a simple man. I like pretty, dark-haired women and breakfast food" Ron Swanson, Parks and Recreations

"I have come up with a plan so cunning you could stick a tail on it and call it a weasel." Black Adder the Third

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#117 14-04-2018 22:18:05

The Geeky Zoologist
"La Grande"
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Bonsoir à tous,

J'ai le plaisir de vous laisser ce soir avec la première partie du chapitre La Chevauchée du Pégase, le dernier du deuxième acte.

Bonne lecture



                                                     La Chevauchée du Pégase (partie 1/3)

Lorsqu’ils retournèrent à la caserne, Brunet et Darbinian remarquèrent que le Pegasus était déjà repartit et à leur arrivée, on leur apprit que comme elle l’avait prévu, Laurence avait emmené une douzaine d’Hommes au lieu où les Marauder avaient été laissés et au moment où ils garèrent leur jeep, l’appareil était parvenu à mi-chemin.
Les deux soldats se dirigèrent alors vers la salle de détente pour s’enquérir de l’état des survivants. La plupart d’entre eux s’y trouvaient, assis à l’une des longues tables à manger, se restaurant avec le peu d’appétit que le chagrin pouvait leur fournir tandis que quelque uns de leurs camarades les consolaient et les enjoignaient à manger. A l’arrivée de Brunet et de Darbinian, Drekanson sortit d’un couloir adjacent et s’adressa à eux :
— Il y a un véhicule de la sécurité planté devant notre porte. Vous avez une idée de ce qu’il fait là ?
— Ils nous ont suivis… Soupira Darbinian.
Drekanson écarquilla légèrement des yeux, se doutant que la situation chez Henry Wu était rapidement devenue tendue.
— Ne me dîtes pas que vous l’avez bastonné ?
— Non, mais on a failli. Répondit Brunet. Il a eu de la chance que Masrani soit intervenu…
Le Norvégien les regarda brièvement d’un air désapprobateur.
— Helm ne va pas être content quand il va l’apprendre… Dit-il dans sa barbe. Quoi qu’il en soit, reprit-il quelques instants plus tard, j’ai tout de même une nouvelle rassurante… Et une autre qui l’est moins.
— Commences par la deuxième. Lui demanda Brunet.
— C’est à propos d’Hamada.
— Qu’il y a-il ? Il est mort. Rappela Darbinian.
— Pas tout à fait…
Ils le suivirent dans le couloir d’où il était venu, jusqu’à une pièce équipée d’un poste de radio tenu par un stationnaire et d’un grand écran affichant la même carte en temps réel que celle de la salle de contrôle et le statut des soldats en mission. Dans un coin, on voyait sur une retransmission vidéo que les gardes emmenés à bord du Pegasus cheminaient désormais à travers la jungle, se dirigeant vers le lieu où ils avaient laissés les Marauder. Drekanson prit une tablette dans ses mains et projeta une retransmission vidéo de la caméra du casque d’Hamada sur le grand écran. Elle ne montrait rien d’autre que le bout d’un tissu rose qui était venu se placer devant elle, ce qui laissa Brunet et Darbinian songeurs. Puis Drekanson revint en arrière sur l’enregistrement, jusqu’au moment où Hamada avait agité sa main devant la caméra alors qu’il était couché au bord de la crique.
— Il était en vie ? Fit Darbinian. Peut-être qu’il l’est toujours. Il faut en informer le Pegasus !
— Oui mais il y a un problème. Dit Drekanson.
Il accéléra la vidéo et la remit en vitesse normale quand au-dessus de la caméra, le palais de la gueule de l’Indominus et les nombreuses petites structures épineuses qui le garnissaient apparurent et un peu plus tard, le tissu rose, un pan du débardeur de la touriste que l’I.rex avait également emporté, vint se placer devant la caméra.
La chimère ramassait ainsi des corps, probablement pour les dévorer plus tard. Songèrent les gardes.
— Quand est-ce que c’est arrivé ? Demanda Brunet.
— Quelques minutes avant votre retour. Elle l’a pris, lui, la touriste dont on voit l’habit, ainsi que Luc.
Il leur montra une retransmission de la caméra de Verplancke, montrant également le même palais monstrueux qui avait englouti Hamada.
— Et l’autre nouvelle, celle qui est supposée être rassurante ? S’enquit Darbinian.
— Gareth et Mei sont toujours en vie et leurs signes vitaux indiquent qu’ils vont bien, bien qu’un peu stressés. Patience, elle, semblerait inconsciente.
Ils virent les relevés de ces signes sur l'écran. Soudain, ceux de Turner et Tian commencèrent à montrer des irrégularités que Darbinian releva :
— C’est normal que leurs signes s’emballent là ?
Impuissants, ils observèrent les pics devenirs de plus en plus nombreux et rapprochés sur les relevés, indiquant que Bellamy et les recrues étaient soumises à un stress très intense faisant accélérer leur rythme cardiaque. Ils crurent dans un premier temps que l’I.rex les avait trouvés et qu’elle les avait pris en chasse mais en s’aperçevant que les corps semblaient garder leur position à l’intérieur de la gueule, ils en doutèrent et émirent l’hypothèse que la menace devait être autre. Ils avaient vus des Compies aux abords de la crique et il n’était impossible que ces derniers, ayant vus que les survivants avaient été séparés du peloton, ne se soient mis à les attaquer, usant de leur nombre pour les submerger.
Ce fut les signes de Turner qui commencèrent à ralentir brusquement en premier, n’allant jusqu’à ne former que de petits pics épars alors que ceux de Tian amorcèrent eux-aussi le même genre de ralentissement.
— Non…. Fit Darbinian, horrifiée. Non !
Vint le tour de Bellamy. Ses signes, eux, se stoppèrent presque immédiatement. Pour des raisons inconnues, sa mort avait été très rapide alors que les Compsognathus mettaient généralement un certain temps pour tuer une proie de taille humaine, commençant généralement à la dévorer alors qu’elle était toujours en vie.
Puis les signes des Tian et Turner se stoppèrent définitivement, indiquant qu’ils venaient de trépasser à leur tour, laissant les gardes présents avec une expression figée mélangeant chagrin et colère et soudain, Brunet se détourna de l’écran pour frapper du poing le mur d’en face.
— Informez-en Erin. Ordonna-il au stationnaire lorsqu’il fut calmé.
Peu après, ceux débarqués du Pegasus parvinrent aux Marauder et firent route avec eux vers le lac tandis que l’hélicoptère les survolait.
Une demi-heure plus tard, les véhicules revinrent à la Caserne, ramenant les corps et l’équipement de ceux qui étaient tombés. Alors qu’on rassemblait les premiers dans le gymnase, situé au même niveau que les garages et où on avait déjà aligné les dépouilles de ceux tués pendant la débandade du troupeau et la brève bataille contre les métriacanthosaures qui s’en était suivi, l’un de ceux envoyés les chercher vint quérir Brunet.
— Lieutenant, il y a quelque chose que vous devriez voir sur Turner et Tian.
Brunet le suivit jusqu’au gymnase et ils passèrent entre les rangées de housses mortuaires afin de gagner les corps des deux recrues, pas encore insérées dans leurs housses respectives, et dont les têtes étaient recouvertes d’un drap blanc. Autour s’étaient rassemblés les survivants du peloton ainsi que ceux qui n’étaient pas en mission.
Le garde venu quérir Brunet releva partiellement les draps, jusqu’au niveau du menton, dévoilant de nombreuses traces de morsures de Compsognathus ainsi qu’au milieu de ces dernières, une longue entaille au niveau de la gorge dans chacun des cas, pratiquement au même endroit, et à partir d’où les deux recrues s’étaient vidées de leur sang.
— Les Compies et les urubus étaient sur eux quand on est arrivé. Raconta-il. On a d’abord cru que c’était Boomer qui leur avait tranché la gorge mais il n’y avait aucune trace de lui. Juste celles de l’I.rex, des chaussures des touristes et de bottes, les nôtres.
— Ce n’est pas Boomer. Fit Brunet. Jamais il n’aurait laissé de misérables Urubus et Compies le chasser d’une proie. Si c’était lui, vous l’auriez vu lui et non eux en arrivant.
— Surtout qu’il est resté plus au sud pendant tout ce temps-là d’après les données de sa puce. Précisa Drekanson.
— Le pire c’est Bellamy. La chose qui l’a tué a procédé de manière si barbare… Ajouta Holmund.
— Dans tous les cas, ce ne sont pas les Compies qui les ont tués. Trancha Benedek.
— Ceci n’est pas l’œuvre de bêtes, du moins pas de bêtes animales. Ils ont été tués de la main de l’Homme. Déclara Brunet.
Tous se tournèrent vers lui, puis réalisèrent que sa déclaration était loin d’être infondée et qu’elle constituait même une hypothèse valide. Avec cette découverte, ils furent encore plus perturbés qu’ils ne l’étaient déjà.
— Il a raison. C’est une lame qui a égorgé Mei et Gareth. Confirma Maathai en examinant les plaies.
— Qui a pu faire ça ? Fit Drekanson, estomaqué. Et pourquoi ?
— Probablement les mêmes connards qui nous ont balancés le gaz et ainsi attiré l’I.rex sur nous. Répondit Cole. Ils ont tenus à ne pas laisser de témoins.
— Ils doivent être déjà loin. Dit Darbinian. Si on les chopes un jour, je leur ferais regretter d’être venus au monde.
Lieutenant Brunet ? Appela la voix d’Harriman à la radio.
— Oui ?
Je crois avoir trouvé un moyen de retrouver l’I.rex.
— Dîtes-le nous.
La balise de Verplancke est toujours fonctionnelle et l’I.rex le transportant, j’ai ainsi pu donc traquer cette dernière. Elle avance vers le nord. Si elle ne dépose pas le corps de Verplancke dans l’heure qui suit, alors il y a moyen que vous la retrouviez et sauviez Hamada.
Brunet réfléchit un court moment.
— Ça pourrait marcher, à condition qu’on se dépêche. Nataliya, Leif. Rassemblez tous les Hommes disponibles dans le garage.
Darbinian et Drekanson acquiescèrent et s’exécutèrent. Brunet chercha Laurence du regard.
— Où est Erin ?
— Elle est partie vers les vestiaires je crois. Répondit Durant.

Erin Laurence était assise seule sur un banc dans les vestiaires déserts. Dans ses mains, elle tenait sa tablette tactile et la pilote s’apprêtait à passer un appel vidéo à Nathan, l’un de ses deux fils.
Sa famille vivait dans la banlieue de Cairns, dans le nord-est du Queensland, et là-bas, il était déjà sept heures du matin et le matin du jour de Noël. Laurence hésita pendant un moment à passer l’appel, désireuse de laisser son fils se reposer encore un peu du réveillon du Noël mais elle ressentait le besoin urgent de le revoir après les événements de la journée. Elle feignit une mine enjouée et appuya sur le bouton d’appel. Il se passa quelques secondes avant que Nathan ne réponde et apparaisse à l’écran, couché dans son lit alors que la lumière matinale était filtrée par des rideaux entrouverts.  Âgé de dix-huit ans, blond et le teint halé, on disait qu’il était l’image même de sa mère excepté qu’il était plus grand qu’elle.
Maman ? Fit-il d’une voix à moitié endormie.
— Coucou Nathan. Joyeux Noël mon poussin.
Merci mais il est sept heures du mat… Je suis encore en train de décuver de hier soir. Se plaignit-il. Je te rappelle qu’il y a seize heures de décalage horaire entre le Costa Rica et le Queensland. Pourquoi tu m’appelles si tôt ? T’es pas en service ?
La fausse mine enjouée de Laurence se décomposa et elle ne put lui cacher la détresse qui l’habitait.
Oh… T’as pas l’air bien et si t’appelles si tôt c’est qu’un truc grave est arrivé. Tu veux que je réveille Dean et que j’informe papy de ton appel ? Il est déjà levé.
Oui, s’il te plaît.
Nathan se leva et alla appeler son frère et son grand-père. Ils arrivèrent quelques instants plus tard et Erin les salua en leur souhaitant un joyeux Noël.
Ce fut à ce moment là que Brunet arriva au niveau des vestiaires mais désirant préserver l’intimité de sa collègue, il resta dans le couloir et attendit la fin de la conversation.
Brunet n’avait lui personne qui l’attendait au pays. Ses parents étaient décédés chacun à un an d’intervalle moins d’une dizaine d’années plus tôt, ne lui léguant par l’intermédiaire de son cousin que la clé de la ferme familiale, envoyée par voie postale, et que Brunet gardait toujours sur lui, au fond d’une poche fermée de son treillis. Mais ça faisait des décennies qu’il n’était pas retourné dans les montagnes du Jura et à Métabief, son village natal, proche de la frontière franco-suisse. La ferme avait dû tomber en ruine depuis ou dans le meilleur des cas, être reprise par des voisins quand on s’aperçut que Gilbert Brunet ne comptait pas revenir et s’installer pour élever des vaches.
Dans sa jeunesse, alors qu’il venait de quitter l’armée pour devenir mercenaire, Brunet était un homme imposant et aux longs cheveux noirs qui aimait les bagarres, la boisson, la bonne nourriture et courir la gueuse. Mais autant Le Lion Noir, car tel était le surnom qu’on lui avait donné chez les mercenaires occidentaux installés en Afrique et ceux qui les engageaient, eut de nombreuses conquêtes et liaisons, parfois avec des femmes influentes proches de ses employeurs, jamais il ne s’était marié, ni n’eut d’enfants, du moins pas à sa connaissance. Cependant, cela pouvait s’expliquer par le train de vie et les risques inhérents au métier et les ennemis qu’il s’était créé au fil du temps, ne désirant pas être atteint par ceux-ci via une femme ou des enfants.
Malgré cela, il comprenait le désir de Laurence à parler à ses proches après ce qu’ils avaient vécus et écouta le reste de la conversation.
Qu’est-ce qui s’est passé, maman ? Demanda Dean. On est grands, tu peux tout nous dire sans prendre de gants. On est là pour toi. 
D’un an l’ainé de Nathan, il était non pas blond mais brun de cheveux et il était aussi plus costaud et plus petit que son frère.
— J’ai perdu des collègues aujourd’hui et un bon nombre d’entre eux. Leur révéla-elle alors que ses yeux s’étaient embués. Une évasion d’animaux. Précisa-elle.
Nous sommes tellement désolés. Dit Nathan.
Toutes nos condoléances. Renchérit Dean.
A t’entendre et à te voir, on dirait que tu viens de rentrer d’une terrible bataille. Ajouta leur grand-père.
— J’ai rien le droit de vous dire de plus mais la situation ne fait qu’empirer d’heure en heure. J’ai moi-même échappé à la mort de peu et je me demande même si je serais encore en vie à la fin de ce jour. Dit Laurence au bord des larmes.
Ne dis pas de bêtises. L’arrêta son père. Tu es une Laurence, Erin. Tu traverseras cette épreuve comme l’a fait notre aïeul à Aboukir, mon grand-père à Gallipoli et comme je l’ai fait au Vietnam. 
— Puisses-tu dire vrai. Je serais rentrée pour le nouvel-an. Prends-soi de toi, papa. Dit Laurence en s’essuyant les yeux. Maman vous aime les garçons et profitez de votre Noël. Passez le bonjour à Emma et Cindy de ma part. Ajouta-elle à l’intention de ses fils, transmettant ses amitiés à leurs petites amies respectives. J’espère pas avoir gâchée votre Noël. Je vous rappellerais une fois que la situation ici est réglée.
Elle mit ainsi fin à l’appel et Brunet la laissa seule quelques instants de plus avant d’entrer dans le vestiaire. Lorsqu’elle le vit arriver, Laurence souffla puis se leva avant de déclarer d’un air décidé.
— Gilbert. Réglons-lui son compte à cette salope !
Ils allèrent tous deux dans les garages et là, firent un discours aux gardes qui y étaient rassemblés.
— Nous avons les autorisations. Nous avons les armes. Et nous avons sa localisation. Déclara Brunet. Voilà le plan :
— L’I.rex transporte actuellement les corps de Katashi et de Luc. Or, la balise de Luc est toujours active et on peut ainsi savoir où elle se trouve actuellement. Expliqua Laurence.
— S’il y a une chose qu’elle nous a montrée aujourd’hui, c’est qu’elle est folle mais pas téméraire. Elle attaquera un Marauder seul, oui, mais face à deux Marauder soutenu par un hélicoptère, elle prendra la fuite croyez-moi.
— Elle risque fort d’abandonner les corps en nous entendant arriver et tandis qu’une équipe portera secours à Hamada, les autres poursuivront l’I.rex. Peut-être qu’elle parviendra à nous distancer et qu’elle ne sera plus revue avant trois heures, une demi-journée, deux jours ou même une semaine. Elle usera aussi de ses capacités de camouflage pour nous duper mais qu’elle le fasse autant qu’elle veuille, je vous fais le serment que nous la trouverons quand même.
—  Comme nous, elle est faite de chair et de sang et comme nous, elle est sensible à la peur.
Brunet se tourna vers le nord, regardant aux travers des portes grandes ouvertes le Sibo trônant à l’autre bout de l’île.
— Car le Sibo ne vas pas rester impassible bien longtemps et lorsqu’il abattra sa colère, alors mêmes les êtres les plus redoutables trembleront de peur et chercheront à sauver leur peau. Poursuivit-il en ramenant le regard vers les gardes.
— Cherchant à s’éloigner le plus possible du volcan, l’I.rex s’avancera vers le sud, à travers les champs centraux, en plein territoire inconnu pour elle. Là elle sera à découvert et pourra y être encerclée et abattue comme la chienne qu’elle est !
— La balle est dans notre camp pour l’instant alors faîtes de ces Marauder et du Pegasus des plateformes de combat mobiles et allons chasser de l’écailleux !
Les gardes poussèrent des exclamations d’approbation puis partirent soit vers une annexe de l’armurerie verrouillé par un cadenas que Laurence ouvrit, soit vers un local attenant aux garages. Du celui-ci, on apporta deux canons et tout le matériel nécessaire pour les fixer sur les toits des deux mêmes Marauder avec lesquels le peloton de Brunet avait roulé pendant le reste de la journée, et de la première, les gardes amenèrent des sortes de grandes flèches en acier, longues d’environ un mètre quatre-vingt et à la tête pointue et crochetée. 
Ces projectiles étaient à la base une invention des braconniers qui s’étaient spécialisés dans la chasse aux dinosaures dans les Cinq Morts et que la Garde avait récupérés, ne les utilisant qu’en recours ultime en raison des blessures cruelles que les grandes flèches pouvaient infliger avec leur pointe conçue de manière à rester plantée dans le corps.
Lorsque la Garde avait interrogé le concepteur de cette arme à propos des capacités de celle-ci, il aurait déclaré qu’un trait était capable de toucher un brachiosaure adulte en plein cœur ou, si ça existait, abattre un dragon de la taille d’un Boeing, à la condition bien sûr que le tireur vise au bon endroit et selon le bon angle.
De l’annexe de l’armurerie, on sortit également un Minigun et un lance-harpons pareil à ceux des baleiniers pour qu’ils soient acheminés au toit afin d’être montés sur les côtés de l’habitacle du Pegasus.  En même temps, Darbinian entra également dans la pièce pour y ouvrir l’armoire où les flacons de venins étaient entreposés et d’y prélever une certaine quantité pour en enduire les pointes de flèches et de harpons.
Alors que des morceaux d’opéra galvanisants dont Dies Irae de Giuseppe Verdi sortaient d’une enceinte, on s’affaira ainsi pendant l’heure qui suivit à préparer les véhicules et le groupe de chasse.


Grady et Dearing finissaient de traverser la plaine lorsque l’orage éclata au-dessus d’eux et la pluie commença tomber par grosses gouttes au moment où ils atteignirent enfin la lisière.
Pendant l’heure et quart qui suivit, ils déambulèrent sous les frondaisons humides, au milieu du concert des grenouilles, des cigales et des oiseaux de la jungle, alors qu’aucun des deux n’avait d’imperméable et rapidement, les cheveux de Dearing s’ébouriffèrent.
Ayant, tout comme Zach et Gray plus tôt, bifurqués vers le sud-est, ils parvinrent à la zone pentue s’étendant entre la ligne de falaises au nord et la combe.
— Le terrain remonte… Nota Dearing. On est doit être revenus près de la combe, non ?
— C’est exact. Répondit Grady. Quelle était la tendance de leur trajectoire ?
— Plein est.
Se servant de grands bouts de bois comme bâtons de marche, ils commencèrent l’ascension.
Lors de celle-ci, un fourré se mit à bruisser à une douzaine de mètres devant eux sur leur gauche. Un gros animal s’y tenait, observant les deux humains gravir la pente dans sa direction.
Grady avait entendu le bruissement. Qu’il s’agisse de l’un des métriacanthosaures évadés ou de tout autre dinosaure, il saisit sa carabine par mesure de prudence et intima Dearing à rester derrière lui avant de s’arrêter, attendant que l’animal ne se montre.
Ce dernier finit par sortir du fourré peu après. 
Long de trois mètres, haut de presque deux mètres et pesant dans les trois cent kilos, il avait un bec noir édenté, une grande crête osseuse sur le crâne, de longs bras se terminant par des griffes fines et presque rectilignes, de puissantes pattes arrières violacées et une très longue queue pourvue d’un large éventail de plumes rectrices noires tâchées de blanc. Son corps, recouvert de plumes, était d’une livrée rouge-orangée ponctuée de points blancs sauf au niveau du poitrail, de couleur verdâtre, de sa face bleue et des caroncules rouges sous ses yeux.
— Un Anzu mâle. J’en ai jamais vu d’aussi près. Souffla Grady.
— Je crois en avoir jamais vu tout court, avoua Dearing, pas en chair et en os du moins. Juste des photos et des vidéos.
Un second individu, plus petit, de livrée brune avec un poitrail roux, et dont les rectrices étaient de taille plus réduite, émergea du fourré à son tour, marchant d’un pas lent et prudent. 
— Et voilà la femelle. Dit Grady.
Elle vint se positionner tout contre le mâle, observant Grady et Dearing d’un regard semblable à celui d’une poule. Le mâle abaissa sa tête et vint la frotter affectueusement contre le cou de la femelle en grondant tout doucement et sa compagne lui répondit en reproduisant le même geste tout en émettant des petits roucoulements.
Dearing regardait la scène avec beaucoup d’intérêt, émerveillée qu’elle était par les parures des anzus et les interactions entre le mâle et la femelle.
— Ils sont magnifiques. Dit-elle dans un murmure.
Elle voulut s’écarter de quelques centimètres de Grady pour mieux les observer mais ce faisant, elle marcha sur une brindille. Le mâle releva immédiatement la tête et vint se placer devant la femelle en faisant face aux humains. Voyant que ceux-ci n’étaient toujours pas partis, il écarta alors ses bras et dressa la tête tout en arquant le cou en arrière et en amplifiant le grondement qui parcourrait son corps à l’aide du sac gulaire noir sur sa gorge, le faisant gonfler jusqu’à ce que ce dernier devienne aussi gros que sa tête. Dearing eut un mouvement de recul.
— Reste bien derrière moi et garde ton calme. Leur tempérament est semblable à celui du casoar, l’oiseau le plus dangereux du monde. Un coup de patte et c’est la tombe ! Mit en garde Grady, ayant toujours sa carabine en main.
Ils reculèrent doucement de quelques mètres en ne quittant pas l’Anzu des yeux puis, lorsqu’ils furent à une distance plus sûre, le sac gulaire dégonfla et ils attendirent que le couple de dinosaures ne se décide à poursuivre sa route.
Grady et Dearing continuèrent ensuite leur ascension et une fois qu’ils furent arrivés au sommet, ils allèrent s’installer sous un gros arbre afin de s’y abriter temporairement de la pluie. Le feuillage au-dessus d’eux était si touffu qu’il agissait presque comme une sorte de parapluie géant et ainsi seules quelques gouttes éparses leur tombaient dessus. Profitant de cette pause pour boire et se restaurer, ils ressortirent aussi leur carte pour étudier la tendance de la trajectoire établie par les points correspondant aux points de coordonnées relevés à la salle de contrôle.
— Le dernier point était près de la piste qui va vers le lac. Pointa Dearing.
— Il est même à trois cent mètres en amont de l’endroit où on est garé. Fit remarquer Grady. Dire que s’ils avaient retrouvés la piste plus tôt, ils seraient surement en train de nous attendre devant la jeep.
— Je ne me rappelle pas avoir entendu la salle de contrôle nous avoir transmis de nouvelles coordonnées depuis qu’on a quitté la plaine.
Grady regarda sa montre.
— Il est quinze heures et quart. Ça fait plus d’une heure. On les appellera dans la jeep.
— Ils branlent quoi ? Se demanda Dearing. Et pas de nouvelles non plus des gardes. A cette heure-ci, ils devraient avoir retrouvé les disparus. Après on a peut-être essayé de nous appeler mais l’orage doit créer des interférences ou je ne sais quoi.
— Ça te dit qu’on retourne à la jeep et qu’on poursuive les recherches en voiture ? A ce rythme-là, je vais commencer à puer le chien mouillé.
— Et moi je suis bonne pour me changer en rentrant…
Dearing avait constaté que ses habits blancs détrempés étaient devenus presque transparents avec l’humidité et avec la moiteur de la jungle, ils lui collaient à la peau, créant une sensation désagréable.
— Oui, retournons à la jeep. Ajouta-elle.
Une vingtaine de minutes plus tard, ils revinrent aux abords de la combe et à la jeep. Quand ils s’installèrent dans le véhicule, ils se calèrent profondément dans leurs sièges et soufflèrent alors que les gouttes ruisselaient de leurs cheveux sur leurs visages et leurs vêtements.
Grady sortit la radio pour contacter la salle de contrôle.
— Vivian ? Vous ne nous avez pas appelés depuis plus d’une heure et demie. Que se passe-il ?
Ah excusez-moi, je vous avais oubliés avec tout ce qui s’est passé entretemps. Chevrota la technicienne.
— Doucement, fit Grady en remarquant que la technicienne semblait affolée. C’est pas grave. Qu’est-il arrivé ?
C’est la Garde. Ils ont retrouvés les touristes…
La voix de Krill s’éteignit momentanément.
Ils sont morts, leur apprit-elle avec difficulté, tous. C’était horrible.
Ils l’entendirent fondre en larmes alors qu’elle racontait ce qu’elle avait vu ou entendu.
Il y avait un garçon… Ils l’ont…Ils l’ont… Bégaya-elle. Ils ont dû abréger ses souffrances… Puis l’I.rex a surgit du lac et leur a tendu une embuscade. Le peloton a subi de lourdes pertes…
— Ok. Déglutit Grady. Et concernant les neveux de Claire ?
Zara a de nouvelles coordonnées mais pour une raison inconnue, ils ont bifurqués plein nord alors qu’ils contournaient le lac via la piste. Le charnier a dû les épouvanter jusqu’à leur faire perdre la raison…
Krill leur transmit les nouvelles coordonnées, que Dearing reporta aussitôt sur la carte.
— Entendu. On se tient au courant.
Grady éteignit sa radio et se laissa tomber dans son siège, atterré par la nouvelle du massacre du peloton des gardes. Il connaissait bon nombre d’entre eux et en avait invité maintes fois chez lui pour prendre une bière ou partager un barbecue. Nat, Gilbert, Luc, Julio, Mei, Leif, Katashi… Faisaient-ils partie des survivants ou de ceux qui étaient tombés ?
Bien qu’il ne pleurait pas, le chagrin se lisait sur son visage. Dearing posa sa main sur son bras.
— Je suis désolée. Dit-elle, pleine d’une compassion sincère en le regardant dans les yeux.
Grady ne dit rien et se contenta de regarder silencieux et d’un air absent les gouttes d’eau frapper le capot. Au bout d’une minute, il mit la clé sur le contact et démarra la jeep.
— Allons retrouver tes neveux avant qu’il ne subisse le même sort. Finit-il par dire d’un ton amer.
Suivant les coordonnées, ils prirent la direction du nord-est, suivant la piste dans un premier temps vers l’amont avant de la quitter et de rouler à travers la jungle avant de quitter peu après cette dernière et de commencer la traversée des prairies au sommet du plateau.
Alors qu’ils devaient avoir parcouru un peu plus d’un demi-kilomètre depuis le bord de la combe, ils furent témoins d’une scène macabre.
Au milieu d’une prairie, gisait un apatosaure, un jeune mâle adulte, étendu de tout son long. De grands oiseaux noirs étaient perchés sur lui, abaissant leurs cous vers de grandes traînées rouges sur le flanc, le haut des pattes et l’abdomen de l’animal, abdomen près duquel s’affairaient plusieurs petits animaux bipèdes, tous de la taille d’un poulet et verdâtres à l’exception d’un, aussi gros qu’un border collie et gris.
Lorsqu’ils passèrent à côté, soulevant des regards curieux de la part des Compsognathus et de l’Ornitholestes festoyant des larges intestins partiellement déversés dans l’herbe au travers d’une lacération béante, Grady remarqua que la tête du sauropode avait été tordue et que sa face s’était figée dans une expression morbide avec les yeux écarquillés et la bouche ouverte.
Révulsé par l’état dans lequel l’Indominus avait laissé sa victime, Grady détourna ses yeux embués vers une zone forestière pentue au nord-est.
Le trajet se poursuivit en silence, avec pour seul bruit celui des essuie-glaces balayant le pare-brise au milieu d’une averse tambourinante et entre deux coups de tonnerre.


Epouvantés par l’acte barbare dont ils avaient été témoins, Zach et Gray avaient courus à travers les bois une vingtaine de minutes durant, comme des bêtes traquées qui n’osaient s’arrêter ou souffler. Ce ne fut que lorsque que Gray fut sur le point de défaillir au milieu de hautes fougères qu’ils stoppèrent, regardant nerveusement derrière eux en espérant de ne pas apercevoir les ombres sinistres des mercenaires à leurs trousses.
Pendant leur fuite, les deux frères n’avaient même pas prêté attention à la direction qu’ils avaient prise et ils se rendirent bientôt compte qu’ils s’étaient perdus car tout autour d’eux, nul repère pouvant les aider à s’orienter n’était visible. Les deux garçons durent se résoudre à progresser à l’aveugle dans la jungle tout en étant affamés et épuisés.
Alors qu’ils traversaient un ruisseau une quarantaine de minutes plus tard, ils entendirent un cri dinosaurien dans le lointain qui les mit mal à l’aise.
— C’est à quoi ressemblerait la vie des humains si les dinosaures n’avaient pas disparu. Fit remarquer Gray.
— Nous ne serions même pas là si c’était le cas… Lui répondit Zach.
Peu après, il enjoignit son frère à gravir un talus sur leur droite dans l’espoir qu’ils puissent se repérer depuis les hauteurs mais lorsqu’ils parvinrent au sommet, Zach fut dépité de ne pas trouver une seule ouverture dans le paysage. Tout ce qu’il y avait, c’était des arbres et encore des arbres…
— Nous sommes perdus ! S’exclama-il.
Rongé par la frustration, il donna un coup de poing dans le tronc le plus proche puis malgré tout, ils continuèrent d’avancer.
Soudain, Zach se figea dans sa foulée en notant que le sol sur lequel il venait de poser le pied n’avait pas la même dureté que celle de l’humus forestier. Il était dur, comme de la pierre, et lisse… Zach baissa les yeux et en écartant les feuilles mortes avec ses pieds, il remarqua qu’il venait de marcher sur une dalle d’ardoise et en plissant les yeux, il en vit d’autres similaires de chaque côté de celle-ci et plus ou moins cachées, se succédant au milieu de la végétation en décrivant de légers sillons.
— Un vieux chemin… Dit Gray à mi-voix.
Zach regarda le chemin, se demandant où il menait.
— Au point où on est, suivons-le. Avec de la chance, il nous mènera à un point de repère.
En suivant les dalles sur leur droite, ils rencontrèrent rapidement les ruines d’anciens bungalows en bois de chaque côté de l’allée large. La jungle les avait engloutit depuis leur abandon et de la plupart, il n’en restait plus que les pilotis, un mur porteur ou deux et des gravats. Les Mitchell pensèrent qu’il devait y avoir jadis tout un lotissement de ces bâtisses, organisé autour d’une ou plusieurs allées telles que celle qu’ils longeaient.
A une intersection, ils marchèrent sur les restes d’une pancarte multidirectionnelle aux écriteaux recouverts de mousse. Gray ne put y lire que : …..raptors, Re…, …alow …mond
Une fois le lotissement traversé, la pente devenait plus raide et des marches se dessinèrent sous les fougères, menant jusqu’au rebord d’une large piscine désaffectée remplie partiellement par les précipitations dues à l’orage et au fond de laquelle se trouvait une table, précipitée depuis la terrasse surplombant la piscine. Deux escaliers permettaient d’y accéder depuis chacun des rebords opposés de la piscine. La terrasse était celle d’un café-restaurant, situé dans un bâtiment aux grands murs de béton pris d’assaut par les lianes et couronné par les restes de la charpente de trois toits coniques, un grand au centre et deux plus petits sur les ailes. Le chaume qui les recouvrait et les poutres de bois qui les soutenaient avaient brûlés des années plus tôt.
— Je crois savoir où on est. C’est le vieux centre des visiteurs. Affirma Gray alors qu’ils finissaient de descendre les marches.
Zach, ayant vu ce bâtiment sur la carte topographique plus tôt, sortit vivement celle-ci de son sac.
— Ne me dis pas que…Commença-il sur un ton alarmé
Il déplia la carte et y trouva l’emplacement du Centre des Visiteurs. Gray vit le visage de son frère se décomposer de désespoir.
— Merde… Regarde-le détour qu’on a fait.
Il montra leur localisation à son frère, lui apprenant qu’au lieu de continuer vers le sud, ils étaient remontés dans la direction opposée et étaient à environ un kilomètre de la frontière nord de la Réserve.
— Si on avait continué le safari, le guide nous aurait fait passer devant. C’était l’étape juste après la clairière où on a vu les Parasaurolophus manger de la boue. Se rappela Gray.
— Donc il y a une piste qui passe devant ? Allons-y et une fois qu’on y est, on la suit plein sud ! On a perdu trop de temps…
Ils empruntèrent l’un des deux escaliers permettant d’accéder à la terrasse depuis le rebord de la piscine et passèrent entre plusieurs chaises et tables renversées sur un tapis de feuilles mortes ainsi que d’éclats de verre provenant de la grande baie vitrée donnant sur le restaurant. Les deux marchèrent sur une porte à hublot sortie de ses gonds et pénètrent dans le restaurant. 
Il était dans un état tout aussi chaotique que la terrasse. Le mobilier avait été réduit en cendres et les murs s’étaient noircis. Au-dessus des restes d’une longue table de buffet, une peinture murale était indéchiffrable. Une couche de poussières recouvrait l’endroit.
— Il s’est passé quoi ici ? Se demanda Zach en regardant l’état de la pièce.
Il se rapprocha de la paroi séparant le restaurant du hall principal. A ce niveau, il y avait de grandes peintures imprimées sur des vitres transparentes mais elles aussi étaient devenues illisibles à cause de la suie et de la poussière s’étant accumulées sur les vitres. Sur l’une d’elles, Zach vit des traces d’impacts circulaires. Celles d’impacts de balles...
Il y eut à ce moment une autre secousse, d’une intensité similaire à celle qu’ils avaient ressentis à la sortie de la grotte, et de la poussière tomba sur eux depuis des interstices dans le plafond.
— Ça devient de plus en plus dangereux par ici. Fit Zach. Magnons-nous !
Ils sortirent du restaurant et passèrent dans la galerie faisant le tour d’une partie de la rotonde et délimitée par des colonnes noires encastrées de répliques de fossiles. En avançant vers le milieu de la rotonde tapie de feuilles mortes et jonchée de restes de squelettes et de poutres effondrées, ils passèrent tout près de l’une d’elles et remarquèrent sur cette dernière, à environ un mètre du sol, une grande trace rougeâtre sombre, séchée depuis des années.
Au milieu du grand hall, des arbrisseaux avaient commencé à pousser au niveau de fissures dans le marbre, envers et contre tout tandis que des restes du toit ainsi que de la mezzanine, pendaient maintes lianes et autres plantes grimpantes, étouffant les ruines dans leur lente étreinte.
Hormis le sifflement du vent, le bruissement de la végétation à l’extérieur, le ruissellement de la pluie et les échos de leurs pas, l’endroit était aussi silencieux qu’un cimetière.
Soudain, ce silence fut brisé lorsqu’un hennissement paniqué parvint aux oreilles des garçons, provenant juste de l’extérieur du bâtiment
— Tu as entendu ? Demanda Gray à son frère d’un ton alerte.
— Ouais. Allons-voir.
Ils se dirigèrent vers la porte d’entrée, entrouvrirent doucement l’un des battants et Zach hasarda sa tête au-dehors.
En contrebas de l’escalier menant à eux, il y avait une piste en terre, pleine de flaques, qui passait entre le bâtiment et un grand espace creux aux contours si réguliers que Zach devina aisément que ce dernier n’était autre qu’un ancien plan d’eau artificiel.
Un autre hennissement se fit entendre et l’ainé remarqua qu’il venait du fond de l’ancien plan d’eau, quelque part sur leur gauche où la vue du cheval en détresse leur était masquée.
Ils poussèrent davantage le battant et sortirent, descendant les marches en faisant le moins de bruits possible avant de traverser la piste et de se diriger vers la source des hennissements.
L’animal qui les poussait était une jument bai qui, alors qu’elle broutait l’herbe poussant dans le fond de l’ancien plan d’eau juste en contrebas du rebord où poussait une cépée de petits arbres, s’était retrouvée piégée lorsque l’un des arbres lui était tombé dessus, la plaquant contre le sol détrempé.
Les garçons notèrent qu’elle était sellée et qu’elle avait toujours son licol. Ils se demandèrent alors ce qu’il était advenu de son cavalier qui n’aurait jamais laissée sa monture seule, là au milieu de cette jungle aux mille dangers.
En les voyant arriver, elle ne fit que davantage hennir et bouger, comme pour attirer leur attention.
— Doucement, ma jolie. Lui dit Zach d’une voix rassurante. On va te sortir de là.
Il vint auprès d’elle et en même temps qu’il lui caressait doucement l’encolure dans le but de la calmer, il étudia l’arbre tombé. Notant que son tronc n’était pas si épais que ça, Zach songea qu’en le soulevant à deux, ils devraient être en mesure de dégager le cheval.
— Aide-moi à soulever cette branche.
Il intima à Gray d’aller du côté de la base du tronc afin qu’il n’ait pas à supporter le gros du poids de l’arbre.
— T’es prêt ?
Son frère lui répondit par un hochement de tête et de toutes leurs forces, ils levèrent l’arbre, le maintinrent en l’air le temps que la jument se lève, puis le repoussèrent plus loin en arrière.
La pluie cessa et quelques éclaircies apparurent dans le ciel. L’orage était passé.
Zach s’essuya le front puis adressa à son frère mêlant fierté et gratitude. Ils se tournèrent ensuite vers la jument.
Celle-ci s’était écartée de quelques mètres mais quand ils vinrent s’assurer qu’elle n’était pas blessée, elle ne bougea pas et donna même un coup de tête affectueux à Zach.
— Elle t’aime bien. Dit Gray. Je ne te savais si doué avec les chevaux.
— J’ai travaillé dans le manège de la copine de papa l’été dernier. J’ai appris à les connaître…
En regardant la selle, Zach lut le nom Rossinante écrit en noir à l’arrière de celle-ci. Il en déduisit qu’il devait s’agir du nom de la jument.
— Son cavalier, si il est en toujours en vie, doit être mort d’inquiétude. Ajouta-il. Les gardes seront contents qu’on la ramène.
— Qu’on la ramène ? Tu veux qu’on monte sur elle ?
— Bien sûr. Au moins, on aura une chance d’atteindre les limites de la Réserve en vie avec elle.
— Tu sais monter au moins ?
— J’ai pris quelque cours.
Zach prit le cheval par les rennes et le fit gravir une pente douce non loin afin qu’ils rejoignent la piste. Ils s’arrêtèrent juste devant l’entrée du Centre afin de consulter la carte.
— Cette piste part en direction du sud. Dit-il. Si on la suit, on sera de retour au bercail dans moins d’une heure. Allez, monte d’abord.
Zach attrapa son frère par les aisselles et vint le placer sur le devant de la selle avant de passer un pied dans l’étrier et de s’installer à son tour.
— Accroches-toi bien. Lui demanda-il.
Gray s’agrippa au pommeau et Zach donna un coup de talon dans les reins du cheval. Rossinante partit en trottant puis après que Zach lui ait donné d’autres coups, elle commença à galoper le long de la piste et rapidement, ils laissèrent les ruines du Centre loin derrière eux alors qu’ils chevauchaient vers le sud.


Les coordonnées du dernier capteur près duquel étaient passés Zach et Gray pointant le lotissement de bungalows en ruine, Grady gara la jeep au pied de la crête où les bungalows avaient été bâtis une vingtaine d’années plus tôt avant d’être abandonnés sans avoir reçus pour la plupart le moindre locataire.
Par un vieux sentier contournant la crête par le sud, ils parvinrent en vue du vieux Centre des Visiteurs, ravagé en grande partie par un incendie ayant eu lieu lors de la construction de Jurassic World.
— Tu crois qu’ils sont allés là-dedans ? Demanda Dearing.
— La curiosité les y a surement poussés.
Lorsqu’ils s’approchèrent de la bâtisse, ils remarquèrent qu’au niveau de la grande ouverture dans l’aile sud où une grande baie vitrée aurait dû se tenir, des morceaux de bois et de métal jonchaient le sol parmi les plantes basses. On eut dit que quelqu’un avait dressé jadis une barricade à cet endroit pour d’obscures raisons avant de la détruire.
Grady et Dearing empruntèrent cette ouverture et se dirigèrent vers le milieu de la rotonde. Tous deux avaient vus des photographies du Centre avant l’incident de 1993 et savaient que des répliques de squelettes, un de tyrannosaure et un d’alamosaure, se dressaient jadis sur des socles de faux-rocher noir. Là où ces derniers subsistaient encore, bien que dégradés, les squelettes avaient été mis à bas et leurs os s’étaient éparpillés partout dans la rotonde et sur l’escalier qui menait à l’étage.
Parvenus au centre même de la rotonde, ils convinrent de se séparer afin de trouver d’éventuelles traces du passage des garçons plus efficacement. Tandis que Dearing allait fouiller l’étage, là où elle risquait le moins de faire de mauvaises rencontres avec des dinosaures, Grady sortirait du bâtiment pour en chercher le long de la piste qui passait devant la façade Est, celle de l’entrée.
— Si tu vois que certaines pièces sont trop sombres ou ont l’air dangereuses, ce n’est pas la peine que t’y ailles. Dit Grady. Je doute qu’ils soient allés se fourrer là-dedans.
Il lui confia aussi la machette afin qu’elle puisse se défendre en cas d’extrême nécessité.
Alors que Dearing commençait à monter prudemment l’escalier, Grady déposa son sac à dos sur le socle le plus éloigné de l’escalier, là où se dressait le squelette d’alamosaure auparavant, et carabine à la main, il se dirigea vers la porte d’entrée du bâtiment. Il passa entre les battants entrebâillés et descendit les marches jusqu’à la piste.
Fichées dans la terre humide, il vit les empreintes des garçons ainsi que de sabots, ceux d’un cheval. Les premières longeaient celles-ci, les piétinant parfois, et à moins d’un jet de pierre plus loin, les traces de chaussures disparaissaient subitement pour ne laisser que celles des sabots sur la piste. En les étudiant, Grady se rendit compte que le cheval s’était mis à trotter juste après l’endroit où les empreintes des garçons avaient disparu avant de galoper le long de la piste en direction du sud et il en vint à la conclusion qu’étant tombés sur l’un des chevaux disparus des gardes, les neveux de Dearing avaient naturellement songés qu’il pouvait s’en servir de monture afin de traverser la Réserve plus rapidement et facilement. Alors qu’il regardait leurs empreintes, ils devaient être en train de chevaucher vers le sud, soit vers le village, soit directement vers Burroughs.
Si lui et Dearing se dépêchaient de revenir à la jeep, ils pourraient les rattraper en cours de route…
Soudain, les oiseaux se turent et une troupe de singes araignées bondit de la cime des arbres sur le toit du Centre avant de courir le long de celui-ci en poussant des petits cris rauques. A leur suite, vint un bruit de pas sourd et en tendant l’oreille, Grady perçut un grognement guttural, celui d’un carnivore, et un grand à en juger par le fracas qu’il provoquait en marchant au milieu de la végétation : L’I.rex.
Grady revint sur ses pas et grimpa en vitesse les marches deux à deux avant de s’engouffrer précipitamment à l’intérieur. En rentrant, il vit que Dearing attendait son retour, debout derrière la balustrade du balcon du premier étage faisant face à l’entrée.
— Tu as trouvé quelque chose ? Demanda-elle.
— Caches-toi ! Lui siffla Grady. Elle est là !
Il disparut sous l’escalier sans en dire davantage et Dearing entendit alors les pas à son tour. Ne se faisant pas prier davantage, elle s’engouffra dans le couloir le plus proche et se dissimula derrière le montant d’une porte. Au même moment, elle entendit l’Indominus piétiner les restes de la barricade.
Adossé derrière le socle près de l’escalier, Grady était en train de reprendre son souffle mais en entendant la chimère fouler le marbre de la rotonde, il s’efforça de faire moins de bruit et de se calmer. Il plaqua fermement sa carabine contre lui et attendit, espérant que Dearing ait trouvée une cachette décente.
Il hasarda un regard prudent vers la rotonde, afin de suivre l’I.rex, et en faisant cela, il put enfin en avoir une vision claire de la créature.


A SUIVRE


"I'm a simple man. I like pretty, dark-haired women and breakfast food" Ron Swanson, Parks and Recreations

"I have come up with a plan so cunning you could stick a tail on it and call it a weasel." Black Adder the Third

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#118 16-04-2018 17:37:46

The Geeky Zoologist
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Bonjour à tous,

En bossant sur l'écriture de la deuxième partie de La Chevauchée du Pégase, il m'est revenu à l'esprit que dans le futur PDF comprenant les deux premiers actes, j'ai révélé quelques éléments de l'apparence physique de l'I.rex lors de la scène de l'attaque du camion et afin que vous ayez toutes les infos qu'il faut avant la publication de la prochaine partie de La Chevauchée du Pégase, je vous mets dans ce post les extraits où ces éléments sont révélés :

Spoiler: Cliquer pour lire

En se retournant, le groupe de jeunes assis au fond sursautèrent lorsqu’ils virent que le dinosaure blanc se tenait derrière le véhicule et le maintenait à l’aide de ses grandes mains terminées par des griffes semblables à des serres. La main droite était agrippée au niveau des portières des deux derniers rangs tandis que celle de gauche l’était sur la grille derrière la dernière banquette et en les observant avec effroi, certains des passagers constatèrent que chacune d’elle était dotée de quatre doigts et que le doigt le plus interne, ressemblant fortement à un pouce, était doté d’une griffe en forme de faucille longue d’une soixantaine de centimètres, la plus grande de toutes.
...
Sans chauffeur pour manœuvrer le bolide dans lequel ils étaient enfermés, les passagers redoublèrent de panique et en voyant les pattes musclées, les longs bras faisant près de quatre-vingt pourcents de la longueur des membres postérieurs, et le bas du ventre du dinosaure contourner le capot puis longer le véhicule de très près, le frôlant limite, avec la même patience qu’un requin tournant autour d’une proie, certains se mirent à crier.
Intriguée par ces derniers, la bête abaissa un tout petit sa tête, ne révélant aux passagers qu’une partie de son museau allongé, modérément étroit mais un peu élargi en son extrémité et recouvert d’une couche de kératine ainsi que sa mâchoire inférieure légèrement courbée vers le haut. Les passagers virent qu’en son extrémité, la mâchoire supérieure formait un crochet couvrant quelques-unes des dents situées à l’avant qui lorsque la gueule était fermée, venait se placer devant le bout de la mâchoire inférieure et évoquant vaguement le bec acéré d’un oiseau prédateur. S’étendant de la mâchoire inférieure à la gorge, un volet de peau ponctué d’épines pendait et était d’une couleur rouge sang, tout comme les lèvres, la mâchoire inférieure, la gorge et le haut du poitrail. Les touristes observèrent également que la mâchoire inférieure, l’arrière des jambes, le ventre, le bout de la queue ainsi que le dos étaient jalonnés de saillies épineuses.
La bête se mit à renifler puis retroussa ses lèvres et entrouvrit ses mâchoires, comme si elle voulait sentir et goûter leur peur, leur révélant partiellement l’intérieur de sa gueule et exhibant à ses proies ses rangées de dents recourbées et crénelées où des morceaux de chair étaient allés se coincer ainsi que la caractéristique la plus frappante de sa dentition consistant en la présence de trois ensembles de crocs ressemblant à des défenses de sanglier, pareilles à celles présentes chez le Kaprosuchus et répartis en deux paires sur la mâchoire supérieure et une sur la mâchoire inférieure, mâchoires qui présentaient des encoches permettant d’accueillir les dites dents dont les plus longues faisaient la taille d’une dague.
...
Cependant, elles furent inefficaces contre cette dernière qui agissait comme une armure naturelle car constituée d’une mosaïque de fines écailles ponctuée çà et là par des écailles bulbeuses plus grosses et dont la plupart étaient arrangées en une petite série de rangs parallèles présentes sur le cou, les flancs, les cuisses et la partie antérieure de la queue tandis que les écailles du dos étaient disposées en rangées et avaient un aspect très similaire à celles des crocodiles.

Et en bonus, je vous laisse avec un concept-art préliminaire de ma version de l'I.rex. Je dis préliminaire car il y a des trucs qui manquent ou qui sont à modifier pour être raccords à 100% avec ce que j'ai écrit, le dessin ayant été fait il y a environ un an. Mais bref, la voici :

Spoiler: Cliquer pour lire

I_rex_sketch_drawed_and_colored_being_polished.jpg

Comme je l'ai écrit il y a plusieurs posts, ça vaut ce que ça vaut^^


A bientôt pour la suite de La Chevauchée du Pégase.


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#119 20-04-2018 20:10:45

The Geeky Zoologist
"La Grande"
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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Bonsoir à tous,

Voici la deuxième partie de La Chevauchée du Pégase.
En vous souhaitant une bonne lecture dans l'attente de vos retours et rendez-vous demain pour la troisième et dernière partie de ce chapitre concluant l'Acte II.



                                        La Chevauchée du Pégase (partie 2/3)

Elle était plus gracile qu’un tyrannosaure et son corps musclé pouvait être comparé à celui d’un cheval de course ou d’un athlète.
Un cou long, musclé et flexible soutenait un crâne énorme, d’une longueur avoisinant les deux mètres et d’une hauteur de un mètre cinquante, rappelant beaucoup de constitution générale et d’aspect celui des Abelisauridae excepté qu’il était plus élargi au niveau de la boite crânienne tandis que le museau était plus allongé.
Au-dessus et en avant des yeux, l’os lacrymal formait une excroissance faite de kératine et de celle-ci, partait une crête qui courait le long du sommet de l’os nasal, ne s’arrêtant qu’au-dessus des naseaux tandis que le haut du museau était orné de rugosités formant un tapis de petites structures bombées et pointues. Les yeux, situés dans la partie supérieure de l’orbite, étaient orientés vers l’avant.
Egalement au-dessus des yeux, une paire de cornes kératineuses proéminentes pareilles à celles du carnotaure et longues de quarante-cinq centimètres saillaient obliquement vers l’avant.
L’arrière de la tête arborait une sorte de couronnes d’écailles épineuses semblables à celles que l’on trouvait sur la moitié postérieure de la queue, mais le plus notable à cet endroit était la présence d’un ensemble de six cornes osseuses, trois de chaque côté qui à mesure que l’on descendant vers la mâchoire, décroissaient en taille, la plus grande d’entre elles atteignant la longueur d’un bras humain. Il y avait deux autres surmontant l’arrière du crâne, de nature rugueuse et héritées du Kaprosuchus, se projetant vers l’arrière.
Grady fut frappé par le volume important de sa boîte crânienne, le plus gros qu’il ait vu parmi les grands théropodes voir même parmi tous les dinosaures non-aviens, dépassant proportionnellement parlant en termes de volume celui des Troodontidae, couramment considéré comme étant les dinosaures les plus intelligents, et se rapprochant de celui de certains oiseaux.
Il avait beaucoup entendu parler de la fourberie dont pouvait faire preuve l’Indominus et connaissant les raptors, il n’avait jamais douté un seul instant que certains dinosaures puisse se montrer intelligent mais en observant le crâne de l’I.rex, il en vint à se demander à quel point elle l’était et jusqu’où allait ses capacités cognitives. Cela attisait sa curiosité et l’effrayait en même temps. Il regarda le reste du corps.
Partant du haut du crâne, la crête d’épines que Grady avait vu au milieu du brouillard près de sept heures plus tôt courait le long du cou et du dos jusqu’à la base de la queue où elle disparaissait derrière des formations écailleuses surélevées semblables à celles trouvées sur la queue des crocodiles.
Les membres antérieurs étaient robustes et très longs tandis que les mains étaient préhensiles et dotées de quatre doigts, doigts dont le premier était, à la stupeur du soigneur, un pouce opposable.  Certains théropodes tels que Bambiraptor et Nqwebasaurus possédaient un doigt partiellement opposable pouvant accomplir une fonction similaire à celle d’un pouce mais ces espèces ne figuraient pas dans la liste et aucune de celle-ci n’avait de pouces. La raison de leur présence était surement à chercher du côté des fragments d’ADN d’espèces actuelles ayant été incorporés dans le génome de l’I.rex.
La majorité des écailles, en particulier celles de la partie ventrale et des flancs, étaient blanches. Par contre, le dos, la queue et les bras présentaient des rayures noires tandis que le haut de la mâchoire supérieure ainsi que toute une région s’étendant du haut du crâne jusqu’au bas du cou étaient rouges. De grandes taches noires s’étendaient du pourtour des yeux jusqu’aux coins de la mâchoire inférieure tandis que les lèvres, la mâchoire inférieure, le volet de peau pendant sous celle-ci, la gorge, et le haut du puissant poitrail étaient rouges sang.
Grady s’était attendu à voir un animal hideux et quelque peu difforme étant donné sa nature de chimère génétique mais plus il la regardait, plus il éprouvait pour elle un attrait similaire à celui qu’on pouvait avoir pour un serpent exotique aux belles couleurs et à l’allure élégante mais venimeux.
Durant son observation, il remarqua qu’elle maintenait sa gueule entrouverte et vit une grosse masse sombre à l’intérieur : Probablement une proie qu’elle comptait dévorer plus tard.
L’Indominus abaissa l’avant de son corps et posa la paume de ses mains sur le sol. Cela étonna Grady car une telle action chez un autre grand théropode aurait été impossible sans briser les os du poignet mais chez elle, les mains pouvaient faire preuve de suffisamment de dextérité pour accomplir ce geste tandis que la ceinture scapulaire devait présenter les adaptations nécessaires. Elle avança vers le milieu de la rotonde en ayant ses membres antérieurs tendus verticalement sous le corps, marchant ainsi d’une manière semblable à celle adoptée par les crocodiles parfois ou encore les rauisuchiens du Trias tandis que le martèlement de ses pattes griffues sur le marbre emplissait l’air.
En voyant cette créature reptilienne aux écailles formant une armure naturelle et aux nombreuses parures se mouvoir ainsi sur ses quatre membres, Owen se rendit compte que Dearing ne lui avait pas menti : L’I.rex avait vraiment des airs de dragon.
Lorsqu’elle fut parvenue en face du balcon, la chimère se tourna vers celui-ci et approcha sa gueule de la balustrade. Grady entendit alors quelque chose glisser de sa gueule et curieux, il hasarda un petit regard prudent par-dessus sa cachette. Il discerna alors trois corps humains empilés désormais sur le balcon et deux portaient un équipement de la Garde Grise. 
Alors qu’elle reculait, les narines de l’I.rex se dilatèrent soudain et elle renifla quelques secondes avant d’abaisser sa tête vers le socle qui était à sa gauche, le même sur lequel Grady avait déposé son sac à dos. Le soigneur ne réalisa qu’à ce moment qu’il était toujours là.
Le museau de l’Indominus s’approcha du sac, le touchant de son bout, et elle le renifla longuement avec intérêt.
Grady approcha sa main de son nez pour la sentir et remarqua qu’elle était toujours empreinte de l’odeur âcre de la fiente de T.rex malgré le fait qu’elle avait lavée par la pluie. Comme il l’avait mentionné à Dearing, l’odeur mettait des jours à partir mais si lui était en mesure de la sentir, l’I.rex, avec son odorat développé de prédateur, devait l’avoir déjà détecté. Grady devint livide en réalisant cela et comme pour confirmer sa crainte, les narines du dinosaure se tournèrent vers l’escalier.
Dans la Nature, quand un prédateur flairait l’odeur d’un rival, il allait dans la plupart des cas inspecter l’origine de l’odeur et après avoir l’étudié, décidait généralement de ne pas s’attarder mais dans les rares cas où il se sentait suffisamment confiant, il allait chercher son rival pour le défier dans le but de lui ravir son territoire.
Ne comptant pas participer à un jeu du chat et de la souris dans lequel il incarnait le rongeur, Grady réfléchit à un moyen de s’éloigner de la rotonde sans se faire repérer mais il devait d’abord tester les sens de l’I.rex.
Profitant qu’elle soit captivée par le sac, Grady saisit un petit morceau de gravat à ses pieds et le jeta au loin, vers l’entrée du restaurant.
L’I.rex entendit le bruit et pencha la tête sur le côté, comme pour écouter son environnement avec davantage d’attention, tandis qu’elle gardait sa patte avant droite suspendue en l’air, à la manière d’un chien à l’arrêt.
Elle resta ainsi quelques secondes puis se détourna aussitôt de la source du bruit pour étudier les ossements et les morceaux de poutres qui jonchaient le sol à ses pieds.
Elle n’a pas l’air avoir envie de chasser après tout. Songea Grady.
A l’aide de ses bras, elle balaya les débris, les envoyant derrière elle parfois avec force.
Une fois que le sol au milieu de la rotonde fut dégagé, elle s’y coucha sur le flanc, ouvrit grand la gueule pour bailler et posa sa tête sur le socle de l’alamosaure, juste à côté du sac. Sac qui contenait la radio et le téléphone de Dearing.
Bordel ! Jura Grady intérieurement.
Il resta assis derrière son socle et attendit que l’I.rex s’endorme profondément.

Lorsque quelques minutes se furent écoulées après les premiers ronflements, Dearing osa jeter un regard hors de sa cachette en direction du balcon, là où l’I.rex avait déposé les corps quelques instants avant de se mettre à racler le sol.
Le dos d’une main devant la bouche, elle regarda les trois corps empilés les uns sur les autres et reconnut deux d’entre eux, ceux du capitaine Hamada et du caporal Verplancke.
Soudain, elle vit que l’un des corps bougeottait, celui d’Hamada.
— Mon Dieu… Souffla-elle.
Le plus discrètement possible, elle avança vers le balcon en rampant et regarda le capitaine des gardes.
Tout son avant-bras gauche avait été réduit en lambeaux et il présentait une grande lacération au niveau de son abdomen. Malgré ses blessures graves, il était toujours vivant mais ignorant pour encore combien de temps, Dearing se dit qu’il valait peut-être mieux qu’elle l’emmène en sécurité.
Ainsi, elle continua de ramper jusqu’à eux et repoussa aussi délicatement que possible les corps de Verplancke et de la touriste pour dégager celui d’Hamada. Une fois cela fait, elle défit les attaches de la cape et passa ses bras sous les aisselles du garde pour le tirer jusqu’au couloir où elle s’était cachée.
Durant le processus, Hamada se réveilla et lorsque Dearing s’en rendit compte, elle vit que son regard était plein de ressentiment à son égard.
Cependant, il peinait à respirer sous son plastron et chaque souffle qu’il expirait semblait être le dernier. Hamada tenta dans un premier temps de le défaire avec sa main restante mais étant trop faible, il n’y parvint pas et laissa retomber sa main dans un geignement.
Dearing s’agenouilla près de lui et enleva alors son plastron avec précaution pour le poser silencieusement à côté.
De sa main encore valide, Hamada dégaina son poignard, l’attrapa par la lame et le tendit faiblement à Dearing. Bien que cela la laissa circonspecte, elle saisit l’arme par la manche mais alors qu’elle s’apprêtait à la déposer à côté, le garde saisit brutalement son bras pour l’en empêcher. Dearing regarda Hamada et vit que celui-ci lui lançait un regard implorant.
— S’il vous plaît… Poussa-il dans un râle.
Elle ne comprit pas tout de suite ce qu’il lui demandait mais lorsqu’il la fit orienter la lame en direction de son torse, l’horreur la saisit et elle secoua vivement de la tête :
— Non. Non. Je ne peux…
Avec toutes les forces qu’il lui restait, Hamada referma subitement sa poigne autour du poignet de Dearing et le tira d’un coup sec vers lui, droit vers son torse, et avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir, Dearing sentit le poignard passer entre les côtes et s’enfoncer dans le cœur.
Elle fut tellement sous le choc qu’elle laissa la lame plantée dans le cœur d’Hamada plusieurs secondes durant et lorsqu’elle le retira vivement, le râle du garde cessa et Dearing l’entendit émettre son dernier soupir.
Horrifiée par ce qu’elle venait de faire, elle réprima un cri et lâcha le poignard avant de reculer jusqu’à être contre le mur et de céder aux sanglots.

Quand il jugea que l’I.rex fusse suffisamment endormie, Grady glissa hors de sa cachette en passant sous l’escalier et à pas de loups, revint vers la rotonde. A chacun de ses pas, il prit soin d’éviter de marcher sur les ossements éparpillés et luttant contre la peur, le soigneur s’approcha petit à petit de l’I.rex, plongée dans un sommeil profond.
Lorsque les pattes se mirent à bougeotter et à tressaillir pendant ce dernier, Grady sut qu’elle rêvait et sur l’instant, elle ne semblait plus être le monstre impitoyable, la peur sans nom qui n’avait fait que semer terreur et désolation mais juste un animal comme les autres dinosaures malgré sa nature, ressentant les mêmes besoins qu’eux.
Une fois si près que le souffle chaud de la bête atteignait son visage, Grady resta figé sur place un instant, craignant qu’en se penchant que son odeur corporelle ne parvienne aux narines de l’I.rex ou que le moindre bruit ne la réveille. Puis, il tendit lentement  le bras et posa tout doucement sa main sur le haut du sac, referma ses doigts sur celui-ci et le souleva lentement, comme s’il s’agissait d’une idole en or dont l’enlèvement de son socle déclenchait toute une série de pièges.
Puis, il recula en prenant soin d’éviter les ossements comme à l’aller et revint se cacher derrière le socle.
Là, il fouilla la poche du haut à la recherche du portable de Dearing et quand il alluma ce dernier, il le mit en mode discret et chercha dans le répertoire le numéro de Young ou de l’un des techniciens. Il tomba sur celui de Cruthers et entreprit alors de lui écrire un message.

    Irex. Vieux CV. Envoyez aide ! Vite !

Une notification apparut à l’écran pour lui indiquer qu’il n’avait pas de réseau et qu’il devait donc ressayer de renvoyer le message dans un endroit où il y en avait.
Tenant le portable haut en l’air, il s’éloigna du socle et de l’escalier et nota qu’il arrivait à capter un soubresaut de réseau provenant du milieu de la rotonde, là où l’I.rex dormait.
Sérieusement ? Les Dieux se foutent de nous !
Comme pour se parer à toute éventualité, il saisit sa carabine et son sac pour aller les placer juste au pied des escaliers et fit quelque pas vers le centre de la rotonde jusqu’à s’arrêter lorsqu’il recevait suffisamment de réseau.
Il appuya sur Envoyer et un soulagement parcourut son être lorsqu’un message confirmant l’envoi avec succès du sms apparut.
Soudain, tout le corps de l’I.rex fut pris de tressaillements et Grady craignit alors qu’elle ne soit si sensible aux ondes que le fait d’envoyer un sms à proximité d’elle ne la réveille. Instinctivement, il recula de quelques pas en direction de l'escalier mais en voyant l’I.rex continuer à dormir malgré tout, le stress de Grady diminua un peu.
Cependant, il eut une nouvelle secousse à ce moment-là, suffisamment forte pour qu’il entende les dernières poutres de la charpente encore en place se fissurer.
Lorsque cette secousse se termina, Grady commença alors à s’apprêter à quitter la rotonde et gagner l’étage où il retrouverait Dearing pour qu’ils choisissent une issue sûre.
A la base de l’une des poutres de la charpente, une petite boule de fourrure grisâtre munie d’une longue queue touffue apparut pour courir le long de l’une des poutres fragilisées, s’arrêtant par intermittence pour regarder en contrebas. Grady vit l’animal : Il s’agissait d’un Sciurus variegatoides ou écureuil multicolore. Curieux, le rongeur voulait se rapprocher pour mieux observer l’humain debout si près du grand dinosaure prédateur endormi. Que faisait-il là ? Pourquoi ?
Mais lorsque l’écureuil avança tout près de l’extrémité de la poutre, un morceau entier commença à se craqueler sous son poids pourtant maigre. Il fit volte-face en un seul mouvement et courut vers la base alors que le morceau se désolidarisait du reste, chutant droit vers l’I.rex, au grand dam de Grady.
Crétin d’écureuil ! Fut sa seule pensée à ce moment.
En atterrissant sur le haut du museau de l’Indominus, le morceau se brisa et la chimère grogna avant de bouger de la tête et d’entrouvrir lentement les yeux. En faisant cela, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Quelque chose avait pris le sac.
L’I.rex releva vivement la tête et balaya la rotonde du regard jusqu’à poser ses yeux sur Grady, raide comme un piquet et le visage pâle.
En l’entendant gronder et en la voyant le regarder en retroussant les lèvres, Grady fit la chose qui lui sembla le plus raisonnable à faire sur le moment : Fuir.
Il attrapa alors son sac et son arme et courut à l’escalier, faisant un brusque écart sur le côté pour éviter un coup de queue, et commença à gravir les marches alors que la chimère se relevait.
Lorsqu’il fut presque parvenu au sommet, Grady entendit derrière lui un bruit visqueux et soudain, il ressentit une sensation brûlante sur le flanc gauche, le faisant grimacer de douleur.
En abaissant les yeux pour voir de quoi s’il s’agissait, il vit qu’une tache rouge se répandre sous son T-Shirt. Bien que la langue de l’I.rex ne l’avait qu’effleuré, la pointe était cependant passée suffisamment près pour lui infliger une coupure longue de plusieurs centimètres.
Une fois parvenu au balcon, Grady tourna à droite et trouva Dearing assise contre un mur, les jambes repliées contre le torse et sanglotant. Malgré la proximité du danger, elle semblait être incapable de se relever et ses mains étaient tâchées de sang. A quelque pas d’elle, il y avait un poignard à la lame ensanglantée et le corps sans vie d’Hamada.
Choqué par la scène, Grady se demanda ce qui s’était passé mais l’I.rex rugissant dans son dos lui rappela l’urgence de la situation. D’une main, la même qui tenait la carabine, il saisit le poignard et de l’autre, attrapa le bras de Dearing pour la relever en vitesse.
Mais lorsque Dearing vit en se retournant l’I.rex essayer de les atteindre avec sa langue, son bras échappa à Grady et elle se mit à détaler dans le couloir, le distançant alors qu’il mettait le poignard dans le sac.
L’I.rex ne pouvant les atteindre là où ils couraient, elle retira sa tête de la mezzanine et commença à se détourner du balcon.
Au bout du couloir, Dearing se retrouva face à un battant de porte tenant à l’oblique dans l’embrasure, barrant sa voie mais ayant vu une fenêtre brisée juste à côté, elle bondit par-dessus cette dernière et se retrouva à l’extérieur sur un balcon, juste devant un escalier en métal menant au toit et au-delà duquel elle vit la jungle. Grady sortit à son tour et la fit contourner l’escalier et une fois au bord du balcon, attrapa sa main pour l’enjoindre à sauter.
Ils atterrirent deux mètres plus bas presque en tombant sur les genoux mais entendant l’I.rex commencer à contourner le bâtiment, ils s’élancèrent vers le nord-ouest, les amenant à passer entre la piscine et la crête mais peu de temps après qu’ils aient dépassés la première, alors qu’ils courraient côté à côte au milieu d’une végétation dense au pied de grands arbres et que l’I.rex venait d’apparaître près du balcon d’où ils avaient sautés, le sol se déroba soudain sous eux.


En apercevant le Lac Epouvantable apparaître derrière un rideau d’arbres droit devant eux, Zach et Gray furent à la fois soulagés et inquiétés car ils venaient certes de retrouver leur chemin mais ils craignirent de poser à nouveau le regard sur le charnier.
Cependant la piste qui descendait du vieux Centre des Visiteurs ne rejoignait celle contournant le lac qu’au niveau de La Chaise du Diable, à l’est du charnier. Ils ne revirent donc pas ce dernier et ils eurent tôt fait de perdre le lac de vue car Rossinante galopait vite sur la route sinueuse.
Se souvenant que le terrain était dégagé et en pente douce entre le lac et le Village, Gray suggéra à son frère de quitter la piste un peu loin et de couper à travers champ afin de rejoindre la Civilisation plus rapidement. Zach approuva l’idée et au lieu d’emprunter le tournant de la piste, ils encouragèrent Rossinante à ralentir et continuèrent tout droit, en trottant entre les fourrés et les buissons.
En contrebas des rebords peu élevés de l’ancien volcan que constituait le Lac Epouvantable, ils virent un vallon herbeux. Quittant la moiteur de la jungle, Rossinante y descendit et commença à remonter la pente opposée. Quand ils furent proche du haut de cette dernière, Zach tira sur les rennes et ils s’arrêtèrent pour contempler une dernière fois l’ouest de la Réserve d’un air amer tout en regardant le Sibo avec méfiance, avant de se détourner et de se lancer dans un ultime galop jusqu’aux portes du village safari, à l’ombre de la Cordillère Occidentale.
Durant toute leur chevauchée, ils n’avaient rencontré aucun dinosaure et le fait de trouver les pentes herbeuses au nord du village désertes les perturba. Mais en arrivant à portée de voix du village, ils se rendirent compte en demandant vainement s’il y avait quelqu’un que les dinosaures n’étaient pas les seuls à avoir abandonné la zone.
— C’est désert. Constata Zach.
Ils longèrent alors le village silencieux, cherchant un portail et revinrent alors près du passage canadien qu’ils avaient emprunté au tout début du safari. Cet aménagement étant conçu pour empêcher les animaux de passer, y compris les chevaux, il devait exister un autre passage, un portail, que les gardes montés empruntaient pour entrer et sortir de la Réserve.
Les Mitchell le trouvèrent plus à l’est, non loin du Bosquet des Géants et d’où des chants et des barrissements leur provinrent de plus bas en altitude, venant des champs au centre même de l’île.
Les garçons tentèrent d’ouvrir le portail mais sans badge magnétique ou clé, celui-ci resta bloqué et le courant circulant toujours, tenter d’escalader la haute clôture électrique fut une idée qu’ils chassèrent immédiatement de leur esprit, sans compter le fait que cela aurait impliqué qu’ils abandonnent Rossinante dans la Réserve, un acte ingrat envers celle qui leur a permis de gagner la relative sécurité des abords du village, loin de la zone écumée par les métriacanthosaures, le grand dinosaure blanc ou les mercenaires.
Surveillant le portail, il y avait deux caméras qui, ayant détectés du mouvement en marge de leurs champs, s’étaient braquées sur eux peu après qu’ils aient tenté d’ouvrir la porte.
Tandis que Rossinante, tenue d’une renne par Gray, broutait insouciante juste à côté d’eux, Zach ressortit la carte et la déplia devant son frère.
— Vu qu’on ne peut pas entrer dans le village, faut qu’on tente notre chance ailleurs.
Il vit qu’au niveau de la rivière qui coulait vers l’est, un pont était supposé enjamber une gorge à environ un kilomètre de l’endroit qui correspondait actuellement au lagon.
— Tu vois le pont là ? Pointa-il à son frère. C’est là qu’on va maintenant.
Zach aida son frère à se remettre en selle puis s’avança en direction de l’une des caméras et garda la carte ouverte devant elle, y pointant à plusieurs reprises de son index le pont qui enjambait la gorge au nord-ouest de Burroughs, indiquant à quiconque regardant ou qui allait regarder les images de surveillance qu’ils allaient se rendre là-bas.
Il remonta sur la jument et ils prirent dans un premier temps la direction du nord-est, vers une longue bande forestière, de manière à contourner Le Bosquet des Géants avant de sortir de la jungle aux abords d’un grand point d'eau proche de la lisière.
Cependant, alors qu’ils avaient une fenêtre sur les champs centraux depuis la clairière où ils avaient vus leur première harde de dryosaures, ils entendirent le vrombissement d’un hélicoptère se rapprochant. Celui-ci, un hélicoptère vert sombre arborant les cinq étoiles blanches de la Garde grise sur ses portières, apparut peu après, et ajouté au bruit des moteurs, il y avait aussi celui d’une musique forte et sonore, jouée à l’intérieur de l’appareil, dont Zach reconnut les paroles, celles de Paint it Black des Rolling Stones.
Il passa si près d’eux et le bruit était si fort que Rossinante se serait emballée si Zach ne l’avait pas immédiatement calmée.
A bord de l’appareil, Gray vit des soldats de la Garde Grise, armés de pied en cap, ainsi que, fixée sur le côté gauche de l’habitacle, une mitrailleuse.
Se demandant si les gardes avaient retrouvés le dinosaure blanc, ils regardèrent l’hélicoptère passer et une fois Rossinante calmée, ils descendirent vers les champs centraux mais à peine furent-ils parvenus au bord même de la lisière que Zach tira soudainement sur les rennes en entendant le bruit de pas lourds sur leur gauche.
Deux apatosaures vinrent de cette direction, ouvrant la marche du cortège gigantesque qui s’était constitué pendant tout le début de l’après-midi.
Les herbivores de l’ouest de la Réserve et de l’Etreinte s’étaient rassemblés en grands nombres au pied de l’arc méridional de la vallée susmentionnée jusqu’à former un troupeau gigantesque où les différentes espèces se mélangeaient parfois.
En plus des apatosaures, ils virent entre-autres une petite dizaine de tricératops, une trentaine de Parasaurolophus, autant de Gallimimus, plus d’une vingtaine de corythosaures, une quinzaine de pachycephalosaures, un petit groupe de thérizinosaures en queue de file et trottant au milieu et sous les autres pour certains, des dryosaures, des Avimimus et des Yinlong en grands nombres… Au milieu et à l’arrière, les longs cous de deux mamenchisaures se dressaient haut au-dessus des autres herbivores.
A la fois stupéfaits et sur leurs gardes, les garçons laissèrent l’avant du troupeau passer devant eux et rapidement, leurs oreilles commencèrent à bourdonner à cause du concert assourdissant de mugissements, de jappements poussés par les petits collés à leurs mères, et d’appels qui emplissaient l’air.
Derrière les animaux qui passaient devant eux, les Mitchell virent passer deux marauders de la Garde grise, roulant vers le nord. Comme l’hélicoptère qu’ils avaient vus quelques minutes plus tôt, ils étaient pourvus d’armes lourdes, consistant en un canon monté sur une plateforme rotative munie en son centre d’une trappe permettant au servant de manier l’arme debout à l’intérieur du véhicule dans toutes les directions possibles en la faisant coulisser le long du pourtour de la plateforme. A l’intérieur de ces canons étaient insérés des projectiles dont les garçons ne virent que l’extrémité pointue et crochetée, comme celle d’un harpon.
Ils en déduisirent rapidement que ces deux véhicules et l’hélicoptère devaient faire partie d’un même groupe de chasse mais avant qu’ils n’aient eu le temps de leur faire signe, le corps énorme d’un Parasaurolophus leur boucha la vue et quand il fut passé, Zach et Gray virent que les marauders n’étaient plus là.
S’apercevant qu’ils ne pouvaient contourner les herbivores en passant derrière eux étant donné que la horde semblait s’étirer sur des centaines de mètres, ils trottèrent vers l’avant, passant au milieu d’une bande étroite entre les arbres et les dinosaures.
Ils furent presque revenus au niveau des deux apatosaures en tête quand ils aperçurent qu’au bord du grand point d’eau situé droit devant eux, la queue d’un ankylosaure se balançait dangereusement en direction du troupeau en approche. Se désaltérant jusque-là tranquillement, le dinosaure cuirassé ne voulait pas que l’on s’approche de lui, craignant qu’on ne le chasse de l’eau. Les apatosaures comprirent le message et s’écartèrent un peu mais l’ankylosaure continua sa démarche d’intimidation et l’espace que les sauropodes avaient laissés entre eux et l’ankylosaure était si insuffisant qu’en passant entre, Rossinante aurait reçue un coup de masse en plein poitrail, la tuant sur le coup et désarçonnant ses cavaliers.
Ainsi, ils firent demi-tour, cherchant une ouverture au milieu du troupeau.
Craignant les cornes des premiers, les piquants des seconds et le tempérament fort irritable des troisièmes, ils évitèrent les cératopsiens, les thyréophores et les pachycephalosaures, regardant plutôt du côté des becs de canard et des petits herbivores bipèdes, de nature généralement plus placide.
Cependant ces derniers avançaient de manière si serrée que Rossinante aurait eu énormément de mal à se faufiler entre eux, sans compter le fait que la proximité d’autant de grands dinosaures herbivores la rendait nerveuse et qu’elle aurait beaucoup hésité à faire quoique ce soit ses cavaliers lui auraient demandé de faire.
Ils arrivèrent au niveau du mamenchisaure qui marchait au centre et remarquèrent qu’il n’y avait aucun animal ne les séparait de lui de leur côté tandis que de l’autre, il n’y avait que quelques dryosaures et jeunes Gallimimus au milieu desquels Rossinante pouvait aisément passer.
Zach observa un instant le mouvement du mamenchisaure et des animaux autour avant d’intimer Rossinante d’avancer. Celle-ci hésita un peu, mordant son mord et émit un petit hennissement nerveux mais malgré tout, elle se lança au trot entre les pattes du mamenchisaure, menaçant de piétiner les Yinlong qui marchaient à ce niveau et ils passèrent sous le ventre énorme du sauropode. De l’autre côté, les dryosaures et les Gallimimus s’écartèrent brusquement en voyant le cheval débouler. La jument et ses cavaliers sortirent enfin du troupeau et ils parcoururent une vingtaine de mètres en ligne droite avant de tourner bride sur leur droite et de longer la horde à distance respectable.
Ils finirent par la dépasser et se dirigèrent alors à plein galop vers une crête à l’est.
Ils s’arrêtèrent à son sommet, à environ six cent mètres au sud-ouest de la volière de la rivière qui se dressait derrière eux, et de leur position leurs regards portèrent loin, au-delà des limites méridionales de la Réserve, jusqu’au Plateau Méridional et ses vallées étroites au sud-ouest et l’océan au sud-est. Entre les deux, leur champ de vision comprenait également une petite ville de bâtiments en pierre de couleur sable, bâtie sur les rives d’un énorme plan d’eau.
— La Cité. Reconnut Zach. On est presque en sécurité.
Ils regardaient avec un certain espoir Burroughs et sa vallée accueillante pendant quelques instants puis reprirent leur route, en direction de la piste qui menait au pont.


Lorsque Dearing et Grady reprirent leurs esprits après la chute soudaine qu’ils avaient vécus, ils virent tout autour d’eux les parois rocheuses ruisselantes d’une petite caverne.
Une sensation de froid les saisit et c’est en bougeant leurs membres qu’ils se rendirent compte qu’ils étaient tombés dans de l’eau. La caverne entière était inondée et à l’endroit juste sous le trou par lequel ils avaient chutés, il y en avait environ un mètre cinquante, une profondeur suffisante pour les avoir empêchés de s’écraser contre le fond. A l’endroit où ils s’étaient échoués, à mi-chemin entre le cœur de la salle et sa périphérie, elle était moindre et le niveau d’eau n’était que de vingt-cinq centimètres.
En se retournant sur le dos, Grady vit le trou et évalua la distance qui le séparait de la surface de l’eau a à peine six mètres. Il n’était non pas situé au-dessus même du milieu de la caverne mais plus proche de la paroi opposée. Le soigneur balaya du regard le reste de cette dernière.
Elle n’était pas très étendue, une trentaine de mètres carrés tout au plus, et Grady ne vit aucune entrée de tunnel menant à d’autres salles, les passages s’étant refermés à la suite d’éboulements. Il regarda alors les parois et vit qu’en certains endroits, de grosses racines noueuses avaient réussis à percer la roche pour s’étendre dans la caverne mais elles étaient trop hautes pour qu’ils puissent s’y agripper en sautant et s’en servir de prises. Même si ils y seraient parvenus, ils auraient été incapables d’atteindre le trou dans le plafond.
Grady leva les yeux vers celui-ci et écouta attentivement pendant de longs instants. Aucun bruit autre que celui du chant des oiseaux et du bruissement des feuilles lui parvenant, il se détendit.
— Je crois qu’elle ne nous a pas retrouvés. Confia-il à voix basse à Dearing.
Elle ne répondit rien et se contenta de fixer d’un air patraque l’eau dans laquelle ils étaient assis. Sachant qu’elle était encore perturbée par ce qui s’était passé avec Hamada au Centre, il lui demanda des précisions à ce sujet.
— Il m’a forcé à le poignarder. Répondit-elle lorsqu’il lui posa la question.
— Forcé ? Comment ça ? Demanda-il, sans aucun soupçon de jugement dans sa voix cependant.
— Il m’a supplié de l’achever. J’ai pas voulu le faire alors il a guidé la lame vers son cœur.
Dearing se mit à pleurer.
— Je n’ai pas eu la force pour l’en empêcher. Je n’arrive pas à croire que j’ai tué un homme. Ajouta-elle. Les autres voudront me faire la peau quand ils l’apprendront.
Dans un geste consolateur, Grady vint s’agenouiller face à elle pour poser doucement ses mains sur ses les épaules.
— Hé. Hé. Respire un coup. Lui dit-il en l’enjoignant à le regarder dans les yeux. Tu ne l’as pas tué de ton plein gré et rassures-toi, les autres gardes comprendront. On en reparlera quand sera de retour en sécurité. Maintenant, essayons de trouver un moyen de sortir de ce trou à rats.
Dearing sécha ses larmes et hocha de la tête. Grady se leva pour à nouveau étudier la caverne. 
En regardant plus attentivement, Grady nota qu’un renfoncement avait été creusé dans l’une des parois non loin du trou et qu’à son extrémité supérieure, ce renfoncement rencontrait le plafond de la grotte.
Son sac était échoué à quelque pas d’eux mais sa carabine n’était visible nulle part.
— As-tu vu ma carabine ? Demanda-il en se retournant vers Dearing. J’ai dû la perdre en haut.
L’obscurité s’abattit soudainement dans la caverne. Quelque chose s’était interposé entre la lumière du jour et l’ouverture et Dearing avait soudain écarquillé les yeux de terreur. En tournant la tête vers le trou dans le plafond, Grady tourna sut pourquoi.
Sans un bruit, l’I.rex était venue pencher sa tête au-dessus du trou, de manière à mieux les observer lui et Dearing, les regardant de son œil vert.
— Oh merde… Souffla Grady.
Il se laissa immédiatement tomber et lui et Dearing vinrent se plaquer dos à la paroi la plus éloignée du trou.
L’I.rex introduit alors son museau dans ce dernier du mieux qu’elle pouvait et ouvrit ses mâchoires de manière à laisser sortir sa longue langue noire aux reflets violacés. Tel un serpent qui glisserait dans l’air, elle descendit lentement dans la caverne, laissant les deux humains piégés regarder les longues papilles linguales en forme d’épines et orientées vers l’arrière qui recouvraient la face dorsale des cinquante premiers centimètres de la langue.
Mais ne pouvant être projetée au maximum qu'à un peu plus d'une demi-douzaine de mètres de la gueule, cette dernière ne put être dardée que jusqu’au milieu de la caverne et ne pouvant atteindre les humains, l’I.rex la fit revenir à l’intérieur de sa gueule avant de refermer cette dernière et d’ensuite la sortir du trou.
Grady et Dearing pensèrent alors qu’il leur suffisait maintenant plus que d’attendre l’arrivée d’une minute à l’autre des gardes mais leur soulagement fut de courte durée cependant et disparut dès qu’ils virent la chimère passer une main dans le trou et la refermer autour d’un pan du plafond avant d’arracher un bloc de roche de la taille d’une petite valise et de le laisser tomber.
En se rendant compte qu’elle agrandissait le trou, Grady et Dearing furent frappés de terreur mais ayant déjà reculés au maximum, ils durent se résoudre à regarder les blocs de roche tomber les uns après les autres en soulevant de grosses gerbes d’eau.
Lorsque le trou fut suffisamment agrandi, l’Indominus y passa sa tête et les regarda droit dans les yeux pendant un instant, pénétrant leurs regards et comptant les faire flancher sous la peur, puis ouvrit grand la gueule jusqu’à un point où le mouvement effectué sembla irréaliste car tout comme chez un boa s’apprêtant à saisir une proie, les deux demi-mâchoires inférieures s’élargirent de manière si considérable qu’elles se disjoignirent et ne laissèrent plus qu’un ligament flexible à l’extrémité antérieure.
Ainsi elle leur fit découvrir non seulement toutes ses dents mais aussi son palais garni en abondance de spicules l’aidant à acheminer la nourriture vers l’entrée du pharynx ainsi que l’ouverture au milieu du fond de la mâchoire inférieure à l’entrée de laquelle la langue reposait. Celle-ci se déploya à nouveau, s’étirant à partir de cette ouverture et revint dans la caverne.
Grady dégaina alors sa machette et vint se placer devant Dearing, prêt à contrer la langue qui cette fois-ci était en mesure de les atteindre.
Lorsque la langue fut à un mètre cinquante de lui, il leva la lame et s’élança pour asséner un coup mais elle évita ce dernier et alors que le soigneur préparait sa prochaine attaque, elle se rétracta soudain de plusieurs mètres avant de revenir riposter. En effectuant un mouvement rapide et violent de balayage au niveau des jambes de Grady, elle le fit tomber et le soigneur s’assomma en heurtant le sol rocheux. 
Grady neutralisé, la langue se rapprocha inexorablement de Dearing et tentant de lui échapper, celle-ci se mit à longer la paroi mais en un éclair, la langue vint s’enrouler autour du mollet de Dearing à la manière d’un tentacule et la fit tomber sur le côté avant de commencer à le traîner en direction de la paroi opposée.
Dearing eut beau se débattre, les papilles épineuses ne firent que davantage s’enfoncer dans sa chair, lui soulevant un cri de douleur mais alors que son visage allait bientôt sombrer sous l’eau, elle parvint à attraper du bout des doigts le manche de la machette reposant à côté du corps inconscient de Grady et referma son emprise dessus.
Elle essaya de se relever afin de donner des coups vains en direction de la langue mais tirée vers la bouche monstrueuse ouverte au-dessus d’elle, Dearing se retrouva suspendue à l’envers.
Ne voulant pas finir ainsi, elle rassembla toute l’adrénaline en elle puis releva son buste et dans le même mouvement, asséna dans un cri la langue d’un coup si puissant que la lame s’enfonça jusqu’au milieu de l’organe. La langue menaçait de céder sir l’I.rex ne se dépêchait pas de ramener Dearing entre ses mâchoires mais alors que ses pieds n’étaient plus qu’à quelques dizaines de centimètres du museau de la chimère, Dearing recommença à l’opération et parvint à abattre la machette au même niveau que le coup précédent. Cette fois-ci, la langue se trancha net sous le passage de la lame et Dearing retomba dans l’eau un peu plus de cinq mètres plus bas tandis que l’I.rex ramenait ce qui restait de sa langue tout en geignant de douleur. Cette perte l’énerva et elle s’empressa alors de détruire ce qui restait du plafond.
Dearing refit surface, toujours la machette à la main, et évitant les morceaux de roche en train de tomber, revint vers Grady pour le tirer en sécurité contre la même paroi où ils se tenaient plus tôt.
Alors que son compagnon revenait à lui peu à peu, Dearing enleva en grimaçant le bout de langue enroulé autour de son mollet ensanglanté et le jeta au loin. Pendant ce temps, l’Indominus arriva à introduire dans la caverne tout l’avant de son corps jusqu’aux membres antérieurs, qui reposèrent de manière peu assurée contre les parois, comme si la chimère craignait qu’elle ne s’effondre sous son poids et qu’elle tombe tête la première dans la caverne pour y rester coincée.
Lorsqu’il se réveilla, Grady fut surpris de voir Dearing se tenant debout derrière lui, haletante et pointant la lame de la machette tâchée de sang en direction de l’I.rex qui leur rugissait dessus furieusement alors que du sang giclait de sa langue sectionnée. Déduisant que c’était Dearing qui lui avait infligé ça, Grady ne put s’empêcher de la regarder avec des yeux ébahis, impressionné par le courage dont elle faisait preuve dans cette situation désespérée.
Au milieu des cris de colère et de frustration de l’Indominus, ils commencèrent à entendre comme le vrombissement d’un hélicoptère suivit d’une musique forte, celle d’une chanson de rock.  Lorsque le son leur parvint plus distinctement alors que l’I.rex avait cessé de rugir pour se retirer du trou et écouter avec attention, ils entendirent des paroles. Elles disaient :

I wanna see it painted black, painted black
Black as night, black as coal
I wanna see the sun, blotted out from the sky
I wanna see it painted, painted, painted, painted black

Les gardes étaient enfin arrivés et effrayée par les bruits de l’hélicoptère, l’I.rex prit la fuite. Peu après la musique s’interrompit et les bruits produits par l’hélicoptère s’estompèrent peu à peu dans la minute qui suivit. Normalement, le groupe de chasse devait être aussi constitué de véhicules mais on avait dû signaler aux gardes que Dearing et Grady se trouvaient dans le Centre.
Or ces deux derniers s’étant retrouvés dans cette caverne non répertoriée, ils cherchèrent alors à renseigner leur localisation.
En saisissant le sac, une crainte s’empara d’eux, crainte qui se confirma lorsque Dearing nota que son portable était tout humide et elle eut beau tenter de l’allumer, l’appareil ne répondit pas.
— Il a pris l’eau… Se rendit-elle compte avec horreur
— Et la radio aussi. Ajouta Grady qui avait fait de même avec cette dernière.
N’ayant plus de moyen de communication, ils s’échangèrent un regard angoissé.
— Merde… Jura Dearing. Qu’est-ce qu’on va faire ?
Ils étaient piégés dans cette caverne sans aucun moyen d’en sortir.


Etant parvenus au vieux Centre des Visiteurs, Laurence mit en pause la lecture du morceau musical sur son ipod rangé dans un portoir près du tableau de bords puis elle et les trois gardes qui l’accompagnaient, Benedek, Holmund, une suédoise, et Sunsin, un coréen, balayèrent la jungle à la recherche d’une grande forme blanchâtre.
Comme prévu, ils avaient suivis l’évolution du signal émis par la balise de Verplancke et lorsque celui-ci s’était fixé aux points de coordonnées correspondant à l’emplacement exact du Centre des Visiteurs de Jurassic Park, ils surent que l’I.rex s’était arrêté là et le sms envoyé par Dearing à la salle de contrôle leur avait confirmé la présence de la chimère dans les ruines.
Cependant, ils ignoraient ce qu’il était advenu exactement d’Hamada puisque la caméra de son casque vint à court de batterie avant même que l’I.rex n’atteigne le Centre. Peut-être que Grady et Dearing le savaient mais ces derniers n’étaient visibles nulle part et n’avait pas montré des signes de vie depuis. 
Le Pegasus s’arrêta au-dessus de centre et ne voyant rien parmi les ruines de la rotonde, il commença à décrire des cercles de plus en plus grands autour des ruines, survolant la zone presque au ras de la cime des arbres.
— Allez montre-toi… S’impatienta le Coréen en tapotant de ses doigts le haut du Minigun.
Ils continuèrent les recherches ainsi pendant quelques minutes et alors que les marauders étaient à environ un kilomètre du centre, les feuilles se mirent à tomber en abondance des arbres  alors que les troncs vibraient.
Craignant hautement la cause derrière ce mouvement, Brunet fit arrêter les marauders au milieu d’un endroit dégagé pour protéger les véhicules d’éventuelles chutes d’arbres.
Il vint un grondement, d’abord sourd, puis croissant, un roulement de bruit fracassant aux échos prolongés. Puis la terre trembla.


A SUIVRE...

Dernière modification par The Geeky Zoologist (20-04-2018 21:34:52)


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#120 21-04-2018 07:55:56

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Re : Jurassic World (par The Geeky Zoologist)

Toujours aussi cool ton style d'écriture ! Je veux pas te presser mais t'as penser au croquis de La Cité ?


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