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Jurassic Park et les sciences - nouveau livre aux éditions Belin

"L'héritage de Jurassic Park est la pire chose qui est arrivée au cinéma."

Entendue il y a quelques mois au détour d'un podcast cinéma bien connu, la formule avait le mérite d'être directe.

"La naissance des fans pénibles, c'est avec Jurassic Park."

A vrai dire on dispute probablement ce titre aux fans de Star Wars, mais à travers cette sentence implacable le podcasteur regrettait le manque de développement des passionés de la saga, les mêmes anecdotes ressassées et les mêmes débats répétitifs sans intérêt de fond. Au fait, c'est quoi qui attaque le bateau au début de Jurassic Park 3 ?

Le livre JURASSIC PARK ET LES SCIENCES, paru le 30 octobre dernier aux éditions Belin, se propose d'y remédier.

Ecrit par un collectif d'auteurs sous la direction du paléontologue Jean-Sébastien Steyer et de Nicolas Allard, professeur de lettres habitué des ouvrages d'analyse de pop culture, l'ouvrage explore en profondeur des thématiques originales.

Orienté sur des sujets scientifiques (au sens large), il se découpe en chapitres donnant chacun carte blanche à un spécialiste pour développer, entre autres, l'étude du discours de Ian Malcolm au regard des grands courants de philosophie ou le thème du retour à l'enfance au travers de la figure du dinosaure.

Le texte dense est illustré par le paléo-artiste Alain Bénéteau qui met notamment en images des scènes du Mésozoïque et des passages du roman de Michael Crichton.

Pour marquer la sortie de Jurassic Park et les sciences, une projection de Jurassic Park aura lieu le 16 novembre au Club de l'Etoile (Paris), animée par Nicolas Allard et Alain Bénéteau, suivie d'un moment d'échange sur le film et la saga.

Pour les intéressés, les réservations se font ici : https://clubdeletoile.fr/programmation/jurassic-park/

L'occasion, ou pas, de se demander une nouvelle fois comment le précipice est apparu dans l'enclos du T.rex.
 

Jurassic World Renoncement

La trilogie Jurassic World fut une souffrance et, si un jour peut-être l'oeuvre de Colin Trevorrow sera réhabilitée au regard de ce qui sera arrivé ensuite, rien ne justifie aujourd'hui de se dédire sur ce point.

Comme tout calvaire digne de ce nom celui-ci s'était conclu par une renaissance : l'ouverture des dinosaures à la ville et au monde. Un changement de paradigme depuis longtemps annoncé, souvent repoussé, enfin accompli, qui ouvrait des perspectives narratives nouvelles et immenses. Et promettait de raconter, enfin, ce qui se passe lorsque "le Dinosaure et l'Homme se retrouvent face à face".

L'un des principaux reproche adressé au dernier film en date était cependant de ne pas avoir suffisamment exploité l'idée, se contentant de l'introduire pour d'autres.

Aujourd'hui, à l'annonce de Jurassic World Rebirth, ces voix se sont tues, et celles arguant autrefois qu'il était ridicule de trouver pour chaque film un nouveau prétexte pour retourner sur une île sont muettes également.

David Koepp, auteur des scripts de Jurassic Park et du Monde Perdu et saboteur de celui de Jurassic Park 3, fait pourtant table rase de Jurassic World et de ses conséquences attendues. Fidèle à ses habitudes d'intrigues resserrées, il renvoie ses personnages sur une énième île, annulant au passage la présence de dinosaures sur les continents pour cause d'inadaptation aux différents climats. Tant pis pour la vie sensée toujours trouver son chemin, pour le renouvellement des thématiques et des idées, et charge à la série animée Chaos Theory de justifier ce revirement. (?)

De même que la rumeur insistante selon laquelle le design des dinosaures serait revu pour un style plus "pulp", le synopsis dévoilé par Universal semble annoncer un ton différent des précédents films de la saga.

Une équipe éclectique composée de para-militaires, scientifiques et famille nucléaire devra se confronter aux colosses de l'Air, de la Terre et de l'Eau pour leur arracher un fragment de coeur, talisman pour sauver l'humanité. Leur aventure les conduira, au travers de ruines antédiluviennes, vers une ultime menace cachée depuis des "décennies".

Si contractuellement il ne semble pas envisageable à court terme que la licence Jurassic se rattache au Monsterverse de Legendary, son influence action-fantasy décomplexée se fait clairement sentir.

Une manière, une de plus, d'éviter de se confronter narrativement, émotionnellement, à la figure du Dinosaure.

Jurassic Park - la science du cinéma, nouveau livre Third Editions

Third Editions annonce la sortie du livre Bienvenue à Jurassic Park - la science du cinéma

Près de 30 ans après Jurassic Park, le contexte culturel et scientifique dans lequel le film a été créé n'existe plus. Mais le message de mise en garde contre les dérives du scientisme continue d'être repris et relayé, à travers les citations de Ian Malcolm. Comment est-il perçu aujourd'hui, alors que la raison scientifique a été mise à rude épreuve par l'actualité sanitaire des deux dernières années ?

Nicolas Deneschau, déjà auteur d'ouvrages sur Godzilla et Monkey Island (parmi d'autres), s'interroge sur ce qui reste du message originel de Jurassic Park. Posant les Lumières comme point de départ de l'hubris scientifique dans la fiction, il parcourt chronologiquement la saga Jurassic, étudiant la manière dont cette notion d'hubris y transparait et comment la franchise nourrit en retour le contexte scientifique et culturel de son époque.

Au long de ce fil conducteur, le livre retrace l'histoire de la conception de la saga qui nous est chère et propose une analyse des thèmes qui sous-tendent chaque épisode.

Le livre sera disponible dès demain, 26 mai 2022.

Stegosaurus, un nouveau fan-film Jurassic Park

Annoncé depuis plusieurs semaines le fan-film Stegosaurus a été dévoilé aujourd'hui sur Youtube, créé par une équipe de professionnels de l'image et du son, à l'initiative de Barry Wilkinson un anglais réalisateur de films promotionnels, qui a mis a profit son expérience pour donner à son oeuvre un rendu très propre.

Moins ambitieux que le récent House of Gaunt pour la licence Harry Potter, Stegosaurus resserre son cadre, son histoire et se concentre sur ce qu'il a à dire. Pas de surenchère de carnivores, pas de conspiration, pas d'espionnage industriel ni de manipulations génétiques, Stegosaurus nous parle des dinosaures et de notre rapport à eux : en visite à Jurassic Park une petite fille, lassée par le comportement de sa mère qu'elle ne comprend pas, décide de prendre un raccourci dans la jungle pour aller voir son dinosaure préféré.

Mais l'épure a ses limites et on reste sur notre faim. Il y avait sans doute moyen de faire quelque chose de plus abouti en étoffant le fond, sans que la forme ne prenne des proportions (et un budget) démesurées. Avec un pitch pareil on pense à La Petite Fille qui aimait Tom Gordon de Stephen King, dont Stegosaurus aurait pu être une version raccourcie, avec un dinosaure à la place de l'inspirant joueur de base-ball.

 

Au fond l'essentiel est là. Stegosaurus met le pied là où les produits officiels les plus récents (Battle at Big Rock, Camp Cretaceous) n'osent pas vraiment aller : il montre que l'on pourrait raconter de nouvelles histoires dans la licence Jurassic Park sans étirer le lore ad nauseam.

 

Un DLC "Return to Jurassic Park" pour Jurassic World Evolution

Ils ne savaient pas qu'il ne fallait pas le faire, alors ils l'ont fait. Pas sûr que l'adage soit correctement utilisé ici mais force est de reconnaitre qu'il est inattendu de voir Jurassic Park apparaitre aujourd'hui dans un jeu Jurassic World. La tendance étant plutôt au remplacement de la marque du film fondateur par celle de son rejeton déviant dans la plupart des déclinaisons de la licence (jouets, parcs d'attraction ...).

Le studio Frontier a annoncé il y a quelques jours la sortie prochaine d'un DLC Return to Jurassic Park pour son jeu de gestion Jurassic World Evolution. En plus d'une nouvelle campagne se déroulant en 1993 avec les personnages historiques, cette extension mettra à disposition du joueur des assets emblématiques des trois premiers films (porte du parc, volière, véhicules ...), ainsi que deux nouvelles espèces : le compsognathus et le ptéranodon, introduisant au passage le premier reptile volant du jeu. Enfin, de nouveaux skins de dinosaures correspondant à leur apparence visuelle dans la trilogie originale seront disponibles, de même qu'une refonte du design des bâtiments techniques pour coller à la charte graphique de Jurassic Park.

En bref, tout ce qui nous aurait fait acheter le jeu "Day One" il y a un an et demi sera présent dans ce DLC. Même le Ford Explorer, dont la licence est habituellement très compliquée à obtenir semble être présent. Frontier s'est sorti les doigts du cloaque pour offrir aux joueurs une refonte du jeu qui était attendue depuis son lancement, et Universal a suivi même si cela allait à l'encontre de leur stratégie de marque globale.

On n'est certes pas à l'abri d'une désillusion quant aux promesses de Return to Jurassic Park mais, après les premiers signes de retour en grâce de JP sur la production de JW3, on serait presque tenté de considérer ce nom comme une note d'intention. D'ailleurs la plus grande victoire ici est sans doute que ce DLC ne s'appelle pas Jurassic World Legacy comme tous les produits dérivés JP récents.

Quoi qu'il en soit le DLC sortira le 10 décembre au prix de 20€. Si vous avez eu le bon goût de ne pas acheter le jeu de base plus tôt, il devrait être disponible pour 14€ au moment du Black Friday ou des soldes Steam de Noël. Il vous en coûtera donc moins de 35€ pour enfin recréer Jurassic Park.

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Le saviez-vous ?

A la fin du premier livre, l'armée costa-ricaine passe Isla Nublar au napalm. En réalité le Costa Rica fut le premier pays à supprimer son armée, en 1959.